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- Convenors:
-
Denis Martouzet
(Ecole Polytechnique de l'Université de Tours)
Benoit Feildel (Ecole Polytechnique de l'Université de Tours)
- Location:
- Jakobi 2, 306
- Start time:
- 1 July, 2013 at
Time zone: Europe/Tallinn
- Session slots:
- 3
Short Abstract:
Quel sens confère-t-on à la mobilité spatiale? L'analyse des déplacements par les chercheurs correspond-elle à la signification donnée par ceux qui se déplacent? Comment les prendre en compte dans l'organisation des territoires? Croiser ces approches, en mesurer les écarts, en comprendre les raisons
Long Abstract:
Quel sens confère-t-on à la mobilité spatiale ? L'analyse des déplacements par les chercheurs correspond-elle à la signification qu'en donnent ceux qui se déplacent ? Comment prendre en compte les sens des circulations dans l'organisation des territoires ? Il s'agit de croiser ces trois approches d'un même objet, de mesurer les écarts entre celles-ci et d'en comprendre les raisons. La mobilité des individus entre dans un système de contraintes et de possibilités relatives à la fois aux situations individuelles et sociales et à ce que proposent les territoires en termes de déplacement. Devant la nécessité de concilier ces possibles et ces contraintes avec des envies, des priorités, des refus, l'individu construit le sens de sa mobilité et, par là même, celle de son rapport à l'espace. La recherche sur les déplacements et mobilités s'est peu intéressée jusqu'à présent aux sens de ces circulations, les acteurs politiques et techniques de l'organisation spatiale n'ont pas vraiment pris la mesure de cette dimension, ni intégrée celle-ci dans leurs schémas, leurs documents planificateurs et leurs projets. La question, au-delà de l'examen des significations conférées par les individus à leur mobilité, est celle de l'intégration de ces niveaux : sens vécu, sens objectivé et sens pratique des circulations.Seront examinées les propositions relevant de l'une de ces trois approches des sens de la mobilité spatiale, avec un intérêt particulier pour celles qui sont transversales à deux d'entre elles, voire aux trois.
Accepted papers:
Session 1Paper short abstract:
Saisir la mobilité de l'individu suppose la mobilisation de ce qui a construit la personne. Cette mobilisation n'est pas sans contraindre l’enquêté. Nous proposons une évaluation de différents modes de captation du sens conféré aux mobilités, à l’aune de la sauvegarde de l’image de l’individu.
Paper long abstract:
Le récit des mobilités d'un individu est lui-même déjà un parcours qui suppose un bagage, composé, à travers les souvenirs, de l'ensemble de son passé, en tant qu'il a eu ou a encore une influence sur la personne, à l'image du thème, celui du poids du passé, contenu dans la pièce de théâtre de Jean Anouilh, «le voyageur sans bagage». De fait, mobiliser le passé n'est pas anodin et y «obliger», dans le cadre d'une enquête, n'est pas sans risque, tant pour l'enquêté que pour les résultats de recherche et leur validité. Nous proposons ainsi une évaluation de ce type d'enquête, relativement aux résultats obtenus et à leur validité et, en parallèle, relativement à la préservation de l'intégrité de la personne enquêtée vis-à-vis de l'enquêteur et vis-à-vis d'elle-même. Pour autant, le récit des mobilités n'est pas la seule façon d'avoir accès au sens que confère l'individu à ses déplacements et la comparaison avec d'autres modalités d'enquête (journal de bord, GPS), à partir d'investigations menées dans le cadre d'une recherche pour le compte du PUCA sur les valeurs et motivations présidant aux déplacements ordinaires et les justifications qui leur sont apportées, permettra, par contrepoint, de mettre en évidence certains points saillants du récit des mobilités.
Paper short abstract:
Que révèlent des visites libres avec des habitants sur les représentations de leurs lieux de vie quotidiens ? Nous analyserons les itinéraires choisis par ceux-ci au sein de leurs quartiers, les sens qui leur sont attribuables et ce qu’ils nous disent des réalités vécues de ces territoires.
Paper long abstract:
Nos travaux visent à accéder aux représentations que les habitants de deux écoquartiers ont de leurs lieux de vie quotidiens. Nous leur demandons de nous faire visiter leur quartier en les laissant libres de définir itinéraire, durée et thématiques abordées. Durant la visite, enregistrée par un micro et un GPS, nous accompagnons les enquêtés en silence, n'intervenant que pour les relancer.
Cette méthode répond à trois objectifs : elle permet de saisir les dimensions de l'espace vécu, elle place les enquêtés en situation de réflexion sur leur expérience d'un environnement sur lequel ils dissertent habituellement peu puisqu'il est quotidien et donc banal et elle provoque des réactivations sensibles déclenchant la mobilisation de représentations in situ. Nos visites amènent alors la mise en itinéraires et discours de l'univers quotidien.
A partir de 45 visites réalisées à Bottière-Chénaie (Nantes) et Confluence (Lyon), nous montrerons comment cette méthode place les enquêtés en position de guides mais aussi, par son caractère involontaire, en situation de visiteurs dans leurs propres lieux de vie. Nous interrogerons les sens attribuables aux itinéraires suivis et comment ils nous renseignent sur les réalités vécues des territoires étudiés. Outre les commentaires explicites des enquêtés, nous étudierons les choix des lieux traversés, montrés ou éludés, leurs ordres d'apparition ou encore les demi-tours et arrêts effectués. L'enjeu sera notamment de distinguer ce qui, dans ces choix, relève de représentations de mentales ou de contraintes pratiques. Ainsi souhaitons-nous démontrer le potentiel des visites libres comme outil pour saisir les représentations de l'espace vécu.
Paper short abstract:
Quel sens a la mobilité quotidienne dans le contexte du placement des adolescents? La confrontation du sens vécu, issu de la parole des jeunes, et de l’interprétation qu’en font les éducateurs, révèle les multiples rôles de la mobilité dans le cadre d’une prise en charge sociale.
Paper long abstract:
Impliquant un changement de domicile pour l'adolescent, le placement en établissement constitue une forme de mobilité résidentielle. Il induit également des formes originales de mobilités quotidiennes, avec des déplacements plus ou moins encadrés et contraints par les équipes éducatives, souvent sources de conflits entre adolescents et adultes.
Partant de ce constat, cette communication interroge le sens accordé à la mobilité quotidienne des adolescents par différents acteurs. Le sens vécu, donné par les adolescents eux-mêmes, peut ainsi être mis en regard avec l'interprétation de ces déplacements par les acteurs sociaux qui les gèrent au quotidien. Du côté des adolescents, la mobilité semble associée à une valeur centrale, la liberté, et joue un rôle de marqueur dans la non-soumission à l'adulte. Pour les éducateurs, le sens de cette mobilité est teinté d'ambigüité : facteur d'insertion à favoriser, la mobilité peut aussi faire l'objet d'un contrôle important lorsqu'elle ne s'insère pas dans un cadre considéré comme adapté. L'hypothèse d'une contradiction entre le sens des adolescents et le sens des éducateurs est ici envisagée au regard de plusieurs variables, notamment le contexte territorial (urbain, périurbain, rural) de l'établissement de placement.
Issue d'une thèse de géographie en cours, l'enquête réalisée dans le département du Rhône permet d'analyser le rôle de l'organisation spatiale et notamment de l'accessibilité dans la production du sens accordé à la mobilité quotidienne. Cette communication s'appuie plus précisément sur des entretiens avec des adolescents et des éducateurs, ainsi que sur une méthode ethnographique conduite pendant plus d'un an dans quatre foyers.
Paper short abstract:
Le chaînage des déplacements apparait comme une solution d’optimisation de la mobilité. Comment les individus organisent-ils leurs déplacements quotidiens? Quelles sont les logiques qui interviennent dans le processus de choix des lieux et d'ordre de réalisation des activités au cours de la journée?
Paper long abstract:
Les pratiques de mobilité évoluent. Elles ont pour conséquences une redéfinition des paramètres d'étude de la mobilité quotidienne. On ne peut plus considérer les déplacements des individus comme de simples matrices origine-destination.
Au cours du processus d'élaboration d'une sortie, une personne doit tenir compte de différentes contraintes (spatiales, temporelles et sociales). Le retour au domicile est un choix stratégique car une sortie avec plusieurs arrêts semble être plus « rentable » d'un point de vue temporel et organisationnel. A l'inverse, réaliser une succession de sorties dites « simples » soit aucune autre activité à part la destination principale peut s'avérer plus chronophage si les destinations sont éloignées du lieu de résidence. Ceci nous mène au coeur d'une réflexion sur la gestion des déplacements et l'organisation des emplois du temps quotidiens afin d'optimiser ses sorties.
C'est dans cette volonté de comprendre les processus de choix des individus que nous nous sommes confrontés à plusieurs paramètres relatifs aux perceptions et au vécu des individus. Chaque individu à une histoire spatiale qui lui est propre. Il vit, perçoit et appréhende l'espace d'une façon unique, parfois mal retranscrite par certaines exploitations d'enquêtes mobilité. Notre étude tente de saisir le sens que donne l'individu à sa mobilité et à son organisation. L'analyse des trajectoires quotidiennes des déplacements d'un individu et la construction de chacune de ses sorties vient renseigner la façon dont l'usager perçoit et vit l'espace, mais également les stratégies qu'il met en place pour réaliser ses activités quotidiennes selon différentes logiques qu'elles soient économiques, préférentielles ou opportunistes.
Paper short abstract:
La communication présente les résultats d’une enquête qualitative menée sur la diversité des relations sociales qui sont mobilisées ou se tissent dans l’expérience de la mobilité périurbaine et lui donne des significations jusque-là inexplorées.
Paper long abstract:
Nous proposons d'approfondir la connaissance phénoménologique des mobilités périurbaines, à partir d'une analyse inédite des formes de sociabilité qui se tissent dans l'expérience quotidienne des mobilités. Alors que les mobilisations collectives associées aux navettes longue distance ont fait l'objet de plusieurs travaux, les recherches portant sur la mobilité périurbaine ont encore peu exploré les dimensions collectives et interindividuelles de l'expérience de mobilité, à l'exception des solidarités internes à la famille liées à l'accompagnement des enfants. Cette prédominance donnée aux formes "individualisées" et "individualisantes" de la mobilité explique cette zone d'ombre et n'est pas sans jouer dans la représentation de l'espace périurbain comme un lieu d'expression privilégié de l'individualisme.
Nous souhaitons discuter ici ce "déni du collectif" en posant l'hypothèse que les solidarités interindividuelles sont de plus en plus sollicitées dans la réalisation des mobilités - qu'elles préexistent ou qu'elles soient issues de cette situation de mobilité. Cette importance croissante est alimentée par le renchérissement du coût de la mobilité ainsi que par les injonctions environnementales à des comportements de mobilité vertueux. Les travaux récents sur la mobilité périurbaine livrent plusieurs indices de l'amplification des formes d'arrangements collectifs (covoiturage, solidarités familiales ou amicales). Ils nous amènent à nous interroger sur la diversité des formes de relations sociales qui s'actualisent ou se fabriquent dans l'expérience de la mobilité périurbaine, ainsi que sur leur dimension spatiale. La communication s'appuiera sur des enquêtes qualitatives récentes menées auprès d'habitants résidant en périphérie de trois villes.
Paper short abstract:
L’analyse associe situations objectives et représentations subjectives des acteurs sociaux pour prendre la mesure et interpréter les décalages observés entre les injonctions à la mobilité spatiale, les pratiques et les attentes des habitants d’espaces ruraux faiblement peuplés en France.
Paper long abstract:
Cette communication interroge les rapports entre ruralité et mobilité en Europe occidentale et plus particulièrement en France. Dans les espaces ruraux faiblement peuplés du monde occidental les interactions sociales relèvent plus de la connexité des réseaux que de la proximité spatiale alors même que les possibilités matérielles d'accéder à divers niveaux spatio-temporels de mobilité sont restreintes, au moins pour une partie des habitants. La sous-mobilité y côtoie des formes d'hyper-mobilité plus ou moins contrainte.
Les liens entre modes d'habiter et formes de mobilité spatiale sont ici envisagés sous le rapport du sens que leur donnent les habitants et les acteurs du développement territorial. Le travail tente de mettre en regard les attitudes, les représentations, les pratiques, les attentes des habitants et la formalisation des enjeux de la mobilité par les acteurs locaux. L'objectif est de comprendre, par l'analyse des pratiques et des discours, comment se construit la mobilité spatiale sinon comme norme, du moins comme valeur au principe de l'action sociale et territoriale.
L'inégale mobilité locale des populations rurales renvoie à des positions sociales et économiques elles-mêmes en partie liées à des trajectoires migratoires et à des parcours de vie. La sous-mobilité ne se résume pas dans un ensemble de conditions matérielles qui rendent les déplacements difficiles pour un résidant des espaces ruraux faiblement peuplés. Son interprétation comme manifestation d'une sous-capitalisation économique, sociale, culturelle est à même de rendre compte d'attitudes des habitants en situation de précarité face aux injonctions de mobilité.
Paper short abstract:
Partant d’une enquête réalisée auprès d’une quarantaine d’habitants de l’espace périurbain tourangeau, nous proposons de restituer, et en même temps de resituer, la place de l’imaginaire lié à la mobilité dans les discours des habitants du périurbain.
Paper long abstract:
L'imaginaire géographique est au cœur des rapports que les sociétés entretiennent avec leurs territoires (Desnoilles et alii, 2012). Ainsi, l'on connaît l'importance des dispositifs symboliques, véritables systèmes d'interprétations destinés à produire du sens, et leur influence sur les représentations et les pratiques de l'espace. Notamment, l'on sait le rôle de l'imaginaire dans l'extension - aujourd'hui jugée problématique - des périphéries urbaines. Principalement attachées aux espaces de résidence, les « mythologies pavillonnaires » (Raymond et alii, 1966 ; Bossé et alii, 2007), ont énormément œuvré, et ce depuis plusieurs décennies, pour rendre possible et ainsi participer de la production de ces nouveaux territoires. Cependant, il demeure selon nous un point aveugle, que dès lors nous souhaitons mettre au jour, celui des imaginaires de la mobilité dans les espaces périurbains - au regard, en particulier, des injonctions sociétales à la durabilité. Aussi, cette communication se veut la restitution d'une mise à l'épreuve des espaces périurbains à travers les imaginaires de la mobilité habitante. Partant d'une enquête à la fois quantitative et qualitative, réalisée auprès d'une quarantaine d'habitants de l'espace périurbain tourangeau (Martouzet et alii, 2012), nous proposons de restituer, et en même temps de resituer, la place de l'imaginaire lié à la mobilité dans les discours des habitants du périurbain. Nous montrerons ainsi, à côté de la mythologie attachée à l'espace résidentiel, la place qu'occupe l'imaginaire lié à la mobilité et comment celui-ci ménage des espaces de conciliation propices à l'émergence de modalités de l'habiter compatibles avec les enjeux de durabilité des modes de vie.