Click the star to add/remove an item to/from your individual schedule.
You need to be logged in to avail of this functionality.
Log in
- Convenors:
-
Giulia Fabbiano
(IDEMEC, Aix-en-Provence / Mucem)
Monika Salzbrunn (University of Lausanne)
Send message to Convenors
- Formats:
- Workshops
- Location:
- V301
- Sessions:
- Thursday 12 July, -, -, Friday 13 July, -
Time zone: Europe/Paris
Short Abstract:
This panel aims to focus on ethnographies of migratory liminal situations. It would explore the multidimensional phenomena and the demonstrations of migratory uncertainty and the way in which actors perform, in their subjective and collective practices, the meanings of identity and belonging.
Long Abstract:
La « situation migratoire » est - entre autres - informée par l'expérience de la rupture : spatiale, mémorielle, identitaire, religieuse, dans le même temps qu'elle y contribue et œuvre pour son dépassement, dans le réagencement des frontières et de leurs significations. Véritable situation liminale, la situation migratoire ne saurait ne pas se confronter à l'incertitude et l'inquiétude que ces ruptures produisent au niveau de l'individu, de ses proches, de ses groupes d'appartenance et des contextes sociaux de référence. Dans le même temps, les reconfigurations des sentiments d'appartenance grâce à l'expérience de la circulation ou de la sédentarisation permettent de dépasser la sensation de rupture, et d'inscrire l'inédit dans une expérience nouvelle. Les événements (biographiques, religieux, politiques…) cristallisent souvent les défis de la situation migratoire, et permettent d'établir une ethnographie de la rencontre.
L'objectif de cette session est dès lors de présenter des ethnographies de situations liminales et de discuter d'une part les manifestations incarnées et symboliques des incertitudes migratoires, et de l'autre les pratiques subjectives et collectives de recomposition et de sécurisation des personnes concernées, prêtant une attention particulière aux performances genrées. Les propositions de contribution pourront s'inscrire dans une des thématiques suivantes :
— La translocalité comme condition de l'entre-deux.
— Les paysages et événements religieux
— Les performances genrées
— Les narrations mémorielles
Accepted papers:
Session 1 Thursday 12 July, 2012, -Paper short abstract:
Cette communication s'intéresse à l'inscription transnationale de Roms bulgares entre la région de Pazardjik et l'agglomération bordelaise. Il s'agit d'interroger les dynamiques identitaires et les expériences des migrants comme expériences de subjectivation à l'œuvre dans la translocalité.
Paper long abstract:
Ce projet de communication repose sur une recherche ethnographique menée en Bulgarie et dans l'agglomération bordelaise visant à articuler l'analyse des expériences migratoires des Roms bulgares à celle des modalités de prise en charge de cette migration localement.
Depuis 2000, on assiste à l'arrivée d'individus roms de Bulgarie, dont le nombre est estimé par les associations comme variant entre 400 et 600. Cette migration est circulatoire, les individus circulant entre la région de Pazardjik et l'agglomération bordelaise. Ici comme là-bas, les Roms connaissent des situations liminales, s'inscrivant dans les marges des sociétés, de la « mahala » au squat, spatialement à part, socialement exclus et économiquement précaires.
Je propose de questionner le dépassement de la rupture induite par l'expérience migratoire par ce positionnement dans l'entre-deux de la migration, la translocalité. Cette rupture semble atténuée par le fait que l'incertitude caractérise leurs vies en Bulgarie, où ils sont la cible d'une assignation identitaire en termes de « Rom » qui les stigmatise et naturalise leur place dans l'espace social.
Cela implique d'interroger plus avant les dynamiques sociales et identitaires de ces individus en situation liminale induites par ce nouvel espace de vie translocal. Quel impact a ce réagencement des frontières spatiales sur l'identification de ces individus et leurs expériences de subjectivation ? Je fais l'hypothèse que la circulation migratoire permet à ces individus de dépasser les conséquences de leur assignation identitaire, faisant de l'incertitude migratoire un élément qui donne sens à leurs situations liminales translocales, voire un atout leur permettant d'être acteurs de leurs vies.
Paper short abstract:
La migration représente à la fois une mobilité sociale descendante en France et ascendante au pays grâce à l'envoi d'argent. Ces femmes tirent parti de la liminalité de ces situations afin de ne pas intérioriser le déclassement en migration et de préserver un prestige et une identité valorisante.
Paper long abstract:
Anciens petits cadres appartenant à une classe moyenne, les femmes quadragénaires originaires de Chine urbaine du Nord vivent en migration un renversement des hiérarchies, passant d'une position dominante à celle de dominée, voire d'exploitée. Sans papiers ni maîtrise de la langue, elles se tournent à Paris vers les réseaux sinophones pour trouver travail et logement. Seules alternatives aux emplois de domestiques en live-in, les activités de biffin, la prostitution ou le mariage avec un Français représentent des options qu'elles réprouvent mais mettent en œuvre.
Pourtant, elles ne se comportent ni ne se représentent comme des personnes déclassées et obligées à servir, se prostituer ou à cohabiter auprès d'individus qu'elles jugent économiquement et socialement inférieurs. Elles conservent une image de soi positive et dominante, héritée de la période pré-migratoire et entretenue grâce à l'envoi d'argent qui leur permet de réaliser à distance leurs "obligations" familiales en Chine et d'affirmer le succès migratoire. Les proches, ces « autres significatifs », sont tenus dans l'ignorance des conditions de vie en France.
Ces migrantes ont mis en place une sorte d'économie psychique dédoublée dont l'équilibre repose sur l'investissement simultané de deux espaces temps, maintenus disjoints : l'un "vécu", la France où tout est permis et l'autre "investi", mais non vécu, le lieu d'origine où les normes morales sont strictes. Le jeu sur ces frontières leur permet de mettre à distance leurs conditions matérielles et symboliques de vie en migration, de ne pas intérioriser complètement le déclassement et de préserver une identité valorisante.
Paper short abstract:
This research focuses on those migrants who are also homosexuals, trying to explore their fluctuation between groups and contexts usually detached. An ethnographical approach allows a description of migrants' feelings and performances around their everyday experiences of belonging and exclusion.
Paper long abstract:
During the past few years in Italy, the spread of racist and homophobic incidents have increased. My fieldwork focused on African homosexuals living in Italy and it is based on a multi-sited fieldwork carried out through in-depth interviews. My goal was to discuss the experiences of those migrants who could potentially undergo multiple discriminations, as a foreign and/or as a homosexual.
This research explores the everyday problems of those invisible migrants who have to mediate between multiple identities. It was found that they usually hide their sexuality to protect themselves from the social stigma that is widespread among many of the migrants' communities and the supposed racism within homosexuals' associations.
In both environments, these migrants live a liminal condition of disquiet; in fact, their social status can change constantly in relation to different contexts. Although contesting the rules of gender roles presents many risks, some of them try to react against the boundaries by behaving in unusual and creative ways in order to overcome their isolation.
In conclusion, the focus on this subject sheds light on the transformations of gender roles and their implications with social and religious issues. Therefore, this fieldwork deals with processes of conflict and exclusion, describing how cultural boundaries function and at the same time how they might be contested by those outsiders who live at their limits. Consequently, it highlights the opposition - and/or the adaptation - between the feeling of cultural belonging to a community and self-affirmation as a homosexual person.
Paper short abstract:
La situation migratoire engendre des pertes, des incertitudes et des transformations. Cependant, des modes de recomposition se mettent aussi en œuvre. Quelques-uns d´entre eux concernent la socialisation genrée de la descendance. Cette contribution analyse la manière dont l´éducation des enfants selon les modalités de genre « appropriées » peut devenir un mode de sécurisation.
Paper long abstract:
La situation migratoire engendre des pertes, des incertitudes et des transformations. Cependant, des modes de recomposition se mettent en œuvre. Quelques-uns d´entre eux concernent la socialisation genrée de la descendance. Cette contribution analyse la manière dont l´éducation des enfants selon les modalités de genre « appropriées » peut être un mode de sécurisation pour les familles migrantes. Cette analyse se fera grâce à l´expérience de familles marocaines à Madrid, rencontrées le long d´un travail ethnographique en cours.
Les ruptures, les difficultés économiques et les expériences douloureuses sont re-signifiées par apport aux succès dans l´éducation des enfants. Les difficultés sont douées d´une signification positive, et les privations acquièrent un sens dans la mesure où ceux-ci réussissent. Cette réussite implique, entre autres, l´incarnation des normes de genre, qui concerne les filles d´une manière centrale. La tâche d´affirmer l´appartenance collective leur est souvent conférée. Ce besoin d´appartenance est partiellement garanti à travers les restrictions imposées sur leurs corps, sexualités et mouvements. Elles incarnent ainsi souvent l´incertitude migratoire de leurs familles. La réussite dans leur éducation de genre permet de fermer quelques blessures, de trouver une sécurité et de nouveaux ancrages, de sentir qu´on a des éléments précieux à transmettre, même si on appartient á une classe sociale et á une culture dévalorisées dans le contexte récepteur.
Cela permet aussi d´effacer quelques- unes des « transgressions » des familles par apport à la communauté transnationale: avoir quitté le pays, le doute sûr leur fidélité et leur appartenance, le fait d´avoir des appartenances multiples…
Paper short abstract:
A Mexico, les femmes indiennes migrantes sont contraintes de renoncer au commerce ambulant qu’elles exerçaient depuis une quarantaine d’années. Elles doivent alors réinventer d’autres façons de signifier ce qu’est être une femme indienne en ville, en dépit des injonctions contradictoires de leur groupe d’origine et de la société dominante.
Paper long abstract:
A Mexico, une division sexuelle du travail s'est établie au fil des ans entre hommes et femmes indiens migrants: les premiers travaillent dans la construction, les secondes sont commerçantes ambulantes. Elles vendent des poupées de chiffon, souvent accompagnées de leurs enfants. Ce modèle d'insertion économique, fortement ethnicisé, initié dans les années 1970, est aujourd'hui remis en cause, notamment à cause des restrictions aux pratiques commerciales sur la voie publique instituées par les derniers gouvernements de la ville. La nécessité d'abandonner cette activité génère de fortes résistances au sein des groupes indiens, du fait de son imbrication dans un modèle de genre qui se trouve également déstabilisé. Les résistances sont d'autant plus fortes que les femmes jouent un rôle central dans la transmission de la culture et du sentiment d'appartenance au groupe ethnique. Les pouvoirs publics, pour leur part, reprochent au commerce ambulant de favoriser le travail infantile et formulent également des attentes envers les femmes migrantes, confrontées à des injonctions contradictoires.
Dans cette situation conflictuelle, certaines femmes deviennent des acteurs majeurs de la redéfinition des limites de l'appartenance communautaire, questionnant les frontières entre normes en vigueur dans leur groupe d'origine et autres modèles de féminité, réinventant le sens de ce que signifie être une femme indienne à Mexico. Ce processus d'individuation passe par des stratégies de présentation de soi et par un travail sur le corps.
La présentation repose sur un travail de terrain ethnographique mené pendant un séjour de 18 mois à Mexico, dans un groupe indien otomi.
Paper short abstract:
The aim of this paper is to discuss the negotiation in the use of some clothes and (religious) attires by Sikhs as a way of identification and distinction in a new and different environment (Barcelona). We will discuss how Sikhs accommodate strategically clothes and religious attires to establish themselves in a different country but maintaining their own traditions and culture.
Paper long abstract:
The corporal image and attire are an important issue when we talk about the characteristics of the Sikh community in Barcelona and their physical appearance which links them to an ethnic identity, as in other places. This is true for the physical appearance of men, but also of women. Clothing has a considerable relevance in the case of women, that establishes generational differences and that has significance for the group identity as well.
Although the migratory tradition is a fact among Punjabis, in the diaspora the danger and concern over the disappearance of the community, as well as community values, always exists. Concerns about their raison d'être are also an issue.
The aim of this paper is to discuss the use of some clothes and (religious) attires (to which Sikhs accommodate strategically) as a way of identification and distinction in a new and different environment to establish themselves in a different country but maintaining their own traditions and culture.
Paper short abstract:
This paper studies the Bluewaters eviction proceedings against victims of xenophobic attacks from a safety site in Cape Town, and the way in which litigation shapes the performance of vulnerability and refugee identity. It explores the relationship between international refugee status and liminal spaces, as played out in the theatre of a local court.
Paper long abstract:
In May 2008, refugees and asylum seekers living in townships and informal settlements throughout South Africa were subjected to prolonged and violent xenophobic attacks by local residents, forcing them to flee their homes and seek shelter in 'safety sites' provided by the government. A year later, a group of refugees and asylum seekers resisted the City of Cape Town's attempt to evict them from one such site - Bluewaters. This paper considers the implications of the eviction proceedings in the High Court of South Africa, and the way in which the demands of litigation shape the performance of vulnerability and refugee identity. By mobilizing State-sanctioned definitions of vulnerability typically used to interpolate and classify refugee bodies, the group re/presented themselves through the same classifications in order to compel the State to provide meaningful protection. Refugees and asylum seekers insisted on their legal status, thus investing the local site with international significance and challenging the application of eviction laws to a refugee crisis. They also drew on the principle of ubuntu, thus reshaping Bluewaters from a site of displacement and exile into a space of self-emplacement and belonging. The invocation of an African ethical principal also firmly locates and localizes the site and the obligations of the State. Using Bluewaters as a case study, this paper explores the relationship between the apparent certainties of international legal status and the insecurities of liminal spaces, as played out in the theatre of a national court.
Paper short abstract:
The Modern State attempts to simply belonging into two distinct categories: citizen and non citizen. Irregular Burmese migrants in Mae Sot, Thailand, resist this simplification by inhabiting a liminal space "betwixt and between." This paper details the resistance techiques of 8 Burmese irregular migrants in Mae Sot, Thailand and suggests the limits of the Modern State’s power when confronted with liminality as a method of resistance.
Paper long abstract:
As James C. Scott writes, simplifying fictions are a central hallmark of the Modern State. These fictions - reducing the world into black and white categories- are clearly visible in State policies of citizenship and belonging. The State defines individuals as either citizens, with access to rights and protection, or noncitizens, open to violence, oppression, and exploitation at the hands of State actors.
Irregular Burmese migrants in Mae Sot, Thailand, resist this simplification by inhabiting a liminal space between citizen and noncitizen. Through subtle, quotidian acts of resistance, migrants are able to subvert the State's attempts to guard the borders of both territory and society. Resistance techniques range from the legal (capitalizing on ambiguous ethnic categorizations within the Thai state) to the performative (altering appearance and actions to appear more "Thai") and the social (utilizing kinship and employee/employer relations for safety). Using these techniques allows migrants to obscure their illegality and use their liminality in order to increase their security and resist oppression and harassment in everyday life.
This paper details the findings of ethnographic research completed in Mae Sot during June and July 2010. Fieldwork consisted of participant observation and in-depth, semi-structured interviews with eight informants situated in various aspects of life in the border town, as well as interviews with community-based organizations and NGOs. While intended to be illustrative and not generalizable, these eight migrant lives suggest the limits of the Modern State's power when confronted with liminality as a method of resistance.
Paper short abstract:
My paper discusses a case of transnational bridging as a way of coping with economic uncertainty. It examines transnational linkages between the Irish community in Munich and Ireland. Drawing on lived experience, liminal belonging forging within these transnational networks is explored.
Paper long abstract:
In the aftermath of the global crisis, economic uncertainty persists in Ireland. Some people consider emigration as a strategy of coping with concerns about their future. This strategy encompasses the strengthening of existing transnational ties and the establishment of new ones. Transnational ties can be understood as a form of bridging social capital which becomes apparent in the act of migration. My paper will discuss a case of transnational bridging as a way of reducing risks, such as unemployment or precarious working conditions. Furthermore, it explores how memories of minorities can be inscribed in the social histories of plural societies. Based on fieldwork comprising life story interviewing and participant observation, ethnographic research assesses ways of liminal belonging in transnational networks. It unravels the story of the formation and progression of the Irish community in Munich and explores how social networks between Munich and the Republic of Ireland are being maintained. Assuming that diaspora communities can be studied as social figurations which evolve over time and consist of social relations entangled in social networks, a series of life stories indicates the progression of the local community as it interacts with the receiving society. The migratory trajectories have been studied with regard to the process of identity construction by highlighting the liminal situations between integration and tradition in the life story narratives. Finally, it is argued that the formation and progression of the Irish community forged transnational spaces in the city of Munich which enhance its socio-cultural diversity.
Paper short abstract:
La communication interprète des données relatives au tournage d’un documentaire du cinéaste João Pedro Rodrigues sur une famille d’émigrants portugais. La performance des voyages entre Paris et le Portugal se traduit par une transmutation identitaire où les voyageurs passent de la condition d’immigrants à celle d’émigrants.
Paper long abstract:
Pendant le printemps 1997, j'ai accompagné le tournage d'un documentaire - "Esta é a minha casa", du cinéaste João Pedro Rodrigues - sur une famille d'émigrants portugais. Nous voulions comprendre les processus de construction des univers culturels et identitaires des différents membres de la famille, en tenant compte du fait qu'ils vivent en voyage constant entre deux petits villages portugais et la ville de Paris.
Pendant le tournage, j'ai tenté de comprendre comment les membres de la famille construisaient leurs identités personnelles et comment chacun d'entre eux représentait sa condition de personne en mobilité constante entre la ruralité d'un pays semi-periphérique et l'urbanité d'un pays central. J'ai aussi voulu interpréter les données ethnographiques en les plaçant à l'intérieur de la conjoncture relationnelle spécifique à l'observation : le tournage d'un documentaire. La communication interprète les données relatives aux voyages pendant les vacances entre Paris et le Portugal.
Les voyages obéissent à un schéma rigoureux et prédéfini : le vertige d'un voyage risqué est suivi par l'apaisement émotionnel de la proximité des saints et, finalement, par l'arrivée triomphale au village.
Un schéma prédéfini est partagé par la communauté des émigrants et la performance (Turner (1986) et Schechner (1988)) doit être accomplie parce qu'elle fait partie des pratiques collectives qui donnent forme aux identités de ses membres. La succession d'étapes se traduit par une transmutation identitaire où les voyageurs passent de la condition d'immigrants à celle d'émigrants. ». La communication convoque la notion d'"espace performatif" (Hetherington, 1998) et son importance pour la compréhension des processus de formation des identités expressives contemporaines.