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- Convenors:
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Gilles de Rapper
(CNRS)
Olivier Givre (Université Lumière - Lyon 2)
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- Discussant:
-
Gabriel Stoiciu
('Francisc Rainer' Institute of Anthropology)
- Formats:
- Workshops
- Location:
- S202
- Sessions:
- Wednesday 11 July, -, -, Thursday 12 July, -
Time zone: Europe/Paris
Short Abstract:
L'objectif de cet atelier est de réfléchir à la transformation des sociétés balkaniques, entre l'époque communiste et aujourd'hui, sous le prisme de l'incertitude et des certitudes, des ruptures et des continuités, des changements systémiques et des expériences quotidiennes.
Long Abstract:
Au début des années 1990, la fin des régimes communistes en Europe s'est accompagnée de transformations profondes et globales avec un impact sur les trajectoires individuelles et sur les attentes, l'imaginaire et les peurs des habitants de la région. On a souvent qualifié de « transition » le remplacement des certitudes des États socialistes sur leur succès et leur pérennité face à l'Ouest, par de nouvelles certitudes sur les bienfaits des nouveaux modèles économiques et politiques. Ces changements de certitudes ont cependant pour pendant la constance des incertitudes. Dans son quotidien comme dans les soubresauts de l'histoire politique, la vie sous le communisme était largement porteuse d'incertitude et d'inquiétude : aux certitudes du discours officiel répondaient les incertitudes personnelles. Tandis que la "transition" elle-même, loin de mener à la destination finale promise et espérée, est devenue plus incertaine à mesure que l'expérience de la réalité révélait la diversité et l'instabilité de configurations inédites et inachevées: l'incertitude inquiète a pris la place des certitudes optimistes des débuts. Ces décalages entre certitudes affichées et incertitudes vécues persistent dans la confrontation entre des schèmes de gouvernance globaux et les expériences quotidiennes prises entre plusieurs logiques parfois incompatibles. Ces changements radicaux de certitudes et d'incertitudes font-ils des sociétés balkaniques un "observatoire" privilégié de l'hétérogénéité des sociétés contemporaines ?
Accepted papers:
Session 1 Wednesday 11 July, 2012, -Paper short abstract:
Changer les expositions d'histoire est difficile. En Roumanie, ont peut à peine nommer quelques musées qui ont vraiment réussi d'interpréter leurs collections. Dans ce contexte, nous abordons le cas du Musée national d'histoire, qui tente de développer une exposition moderne et interactive.
Paper long abstract:
Le changement de la vision sur leur propre passé peut se compter parmi les composantes essentielles liées aux transformations que les sociétés dites ex-communistes ont traversé après 1990. Dix ans après le changement du régime communiste en Roumanie, l'histoire - l'unique, la certaine, la seule - fut profondément mise en question à l'occasion de l'élaboration des nouveaux manuels d'histoire, proposant une nouvelle lecture du passé national et de l'essor d'une nouvelle approche historiographique. Vingt ans après, ont rencontre toujours dans les musées d'histoire, à peine dissimulé, l'ancien schéma marxiste d'expliquer le monde, auquel s'ajoute une dimension nationale privilégiant la lutte pour la liberté menée par le peuple roumain au long des siècles, ce qui est aussi un héritage du régime communiste.
Changer les expositions d'histoire est un long et difficile procès. Ont peut à peine nommer quelques musées qui ont vraiment réussi d'interpréter leurs collections en utilisant les approches contemporaines et qui sont également ouverts aux débats sur le passé ou bien sur l'évolution des différentes communautés vivant sur le territoire actuel de l'état.
On présentera donc la difficile négociation que les musées d'histoire sont appelés à faire, entre les feux certitudes concernant le passé et les nouvelles incertitudes du présent, avec une étude de cas sur le Musée National d'Histoire de la Roumanie.
Par excellence une création du régime communiste (inauguré en 1970), le musée hérite également l'ancienne collection des antiquités de l'Etat roumain, ainsi que des nombreux objets « empruntés » à d'autres musées du pays pour illustrer l'Histoire.
Les plans pour la réorganisation de l'exposition permanente, les questions sensibles de l'histoire nationale, la perspective des professionnels vs. la perspective des visiteurs (investiguée à travers un questionnaire rédigé dans ce but), la nécessité de « parler » pour tout le pays et non uniquement pour les bucarestois - ce sont seulement quelques points qui peuvent illustrer les incertitudes d'une société qui est en train de changer le regard sur elle-même.
Paper short abstract:
The paper explores the representations of nationalist violence by younger film-makers in Yugoslavia’s successor states, whose films are increasingly made as pan-regional coproductions. It argues that this memory re-vocation politicizes bottom-up experiences of discontent and subverts the nationalist definitions of social conflict and postsocialist inequalities.
Paper long abstract:
The argumentation and general theoretical framing of this project make a departure from the common theoretical and empirical focus on the region and its post-conflict setting, which is customarily seen as a backward ex-communist 'totality,' split into autistic and autarkic nationalist monoliths in need of comprehensive repair and a set of prescriptions to be fulfilled in order to be included in the European Union. Here I aim to dismantle the monolithic-nationalistic perspectives by focusing on cultural alternatives to, both, the hegemonies of late socialism and its nationalist violent aftermath, and, in particular, on the segments of cinema production which evoke the recent nationalist violence of the 1990s. The method that they follow in this memory revision process is non-, anti- or meta-nationalistic: insisting on the ways of coming to terms with the violent past and the still ongoing socio-economic displacements is possible through trans-ethnic, trans-border communication and the questioning of the naturalness of new states and borders (post-Yugoslav, the European Union, East-West divides). These protest 'templates' in the cinema (and also literature), despite being silenced or marginalized (primarily by domestic power 'truth' regimes, persist as bottom-up solidarity practices of critical -- situational, as opposed to normative -- multiculturality and diversity, and they may even be, arguably, on the rise. As such, they (invisibly) parallel and challenge the European Union's imaginations of European multi-cultural spaces and the ensuing prescriptions for multiculturalist policies, which are perceived and structured top-down.
Paper short abstract:
Dans le Bucarest des années 1980, l’incertitude d’ «être démoli» marquait les habitants des quartiers traditionnels. On examine comme la vague des démolitions des dernières années révèlent la continuité et les métamorphoses des ruptures urbaines et le dialogue entre certitude et incertitudes.
Paper long abstract:
Les années 1980 en Roumanie ont été marquées par une forte incertitude, pas seulement au niveau individuel en ce qui concerne se munir de biens essentiels, mais aussi au niveau urbain- des centres historiques des villes disparaissaient et étaient rapidement remplacées par des centres civiques ou de grands ensembles. "Etre démoli" était soit cauchemar soit rêve pour les citadins, dépendant de leur vision de « la vie au bloc », et l'incertitude marquait l'habitation en les quartiers traditionnels. Après la chute du régime, les grands projets de systématisation ont été abandonnés, mais les démolitions ont continué dans les vieux quartiers, ce-fois ci grâce à l'essor des spéculations immobilières. A la fin de 2010, une nouvelle rupture s'est produite quand les acteurs publics rentrent la scène des démolitions à la grande échelle. La Mairie de Bucarest continue un projet de Ceausescu et démolit des centaines de vieilles maisons du quartier traditionnel Buzesti-Berzei pour faire place à un boulevard de trafique. Ce projet contesté oppose aux certitudes du discours officiel de la modernisation urbaine de multiples incertitudes de la parte des habitants et de la société civile, quant à la continuité troublante de la légèreté de l'acte de démolition, mais aussi quant à la légalité du projet et aux intérêts économiques et politiques qui l'ont mené. On examine par le cas de Buzesti-Berzei la continuité et les métamorphoses des ruptures urbaines, le dialogue entre certitudes et incertitudes, et les valences contemporaines d ' « être démoli ».
Paper short abstract:
Les quartiers et les villes en requalification urbaine profonde sont des lieux privilégiés de production de l'(in)certitude, qu'il s'agira d'analyser à partir de quelques pratiques de l'espace et des rapports au temps des différents acteurs urbains concernés par ces transformations.
Paper long abstract:
Les transformations accélérées des villes contemporaines, provoquées par la fièvre du développement urbain désormais globalisée, sont la marque d'un présentisme (Hartog) qui va de pair avec une multiplication des situations de production de l'(in)certitude. Alors que les contextes de requalification urbaine se présentent comme des contextes particuliers de rupture dans la pratique de l'espace et l'organisation de la vie quotidienne, comment les différents acteurs concernés par ces transformations répondent-ils à ces nouveaux contextes et tentent de transformer les incertitudes en certitudes ? J'analyserai deux terrains différents, dans la ville de Jimbolia en Roumanie qui connait une relance post-industrielle spectaculaire et dans le quartier de la Duchère à Lyon, en France, où des opérations fortes de démolition et de reconstruction sont en place. Je montrerai que du côté des politiques urbaines ces stratégies portent principalement sur un modèle de développement centré sur l'ingénierie urbaine et territoriale, sur les temporalités du futur ou du passé clos sur lui-même, du « parcours résidentiel » des habitants, de la gestion des espaces (en tant que gestion de l' « insécurité »), ainsi que sur les dispositifs de « participation » citadine. En réponse à ces stratégies de gestion urbaine, j'analyserai les expressions de l'incertitude dans les expériences de vie des habitants et des autres usagers de l'espace. Comment dialoguent-ils avec les positions des concepteurs ? Je montrerai que la production d'une discursivité mémorielle et une conception du « vivre en ville » en tant qu'expérience sensible et politique sont des principales réponses à cette inquiétude, et autour desquelles se réorganise la vie des individus dans ces contextes de changement.
Paper short abstract:
The paper highlights how a house becomes the conflict arena for different political ideologies and ethnic relations. We explore how this house reveals the social tensions and anxieties present in post-socialist Albania, materialized through the fuzziness of ownership and fluidity of identities.
Paper long abstract:
The so-called "Romanian house" in the Albanian city of Korça is presented by the local authorities as one of the symbols of the city. However, on the ground, the house is a haven of uncertainty, mired both in its property status and the story of its beginnings. Its layers of confusion are immersed in Albania's transition from Hoxha socialism to current day capitalism. During the communist regime the house changed its status and legal owners by becoming State propriety. Nevertheless, after the fall of the communist regime, the house has become a seat of anxiety for its current dwellers, whose ownership status is lost between being an owner and a renter. The fight between domestic and public spaces can be viewed through the dwellers' will to keep it as a domestic house and the authorities' will to transform it in a public center and as a result of this encounter, half of the first floor is transformed into an exhibition gallery. Hence, the house is separated in two spaces, a domestic and public one. But still, by changing its identity and legal owners, the house is mired in fuzziness, which is also extended to the story of its beginnings. Shopkeepers who occupy the lower floor, passers by, and the house dwellers all tell different stories about the house, the ethnicity of the builder and owner and the history of the house shaping into a myriad of variants.
The paper explores the multiple layers of uncertainty by following the trajectory of the house in different spaces, political ideologies and ethnic relations.
Paper short abstract:
La migration entrepreneuriale italienne en Roumanie par ses multiples formes nous aide à comprendre les changements et les discontinuités présents dans le contexte social roumain à travers les difficultés auxquelles les entrepreneurs italiens doivent faire face.
Paper long abstract:
Depuis les années '80 il existe entre l'Italie et la Roumanie des échanges commerciaux surtout alimentaires et vestimentaires, gérés souvent par des grandes entreprises, mais dans les années '90 les échanges se sont intensifiés par la présence de petites et moyennes entreprises italiennes surtout dans la zone de Timişoara et qui continue aujourd'hui. L'objectif de mon intervention sera d'analyser les incertitudes liées au travail des entrepreneurs italiens pour faire ressortir les problématiques au sein du contexte roumain définies par un enjeu politique-économique pas seulement à l'échelle nationale, mais aussi à celle internationale. J'ai choisi de prendre en considération trois aspects apparus pendant mon enquête anthropologique qui ont conditionné la productivité des usines italiennes en obligeant les entrepreneurs à trouver des solutions pour ne pas faire faillite. Alors, je me focaliserai sur le manque de travail après 2007 et la forte migration roumaine vers d'autres états européens, sur la baisse du pouvoir d'achat due à l'inflation après la crise du 2008 et sur la corruption par certains agents de la brigade de la finance.
Il s'agit de réfléchir autour de ces trois incertitudes, indépendantes de la volonté des entrepreneurs et difficilement prévisibles, qui ont eu un impact important aussi dans la société roumaine. L'entreprise devient la clé de lecture qui nous permet de souligner les changements et discontinuités présentes dans les dernières années pas seulement en Roumanie, mais aussi dans d'autres États au sein d'une temporalité actuelle où l'étude de certains phénomènes exogènes doivent être nécessairement intégré à l'analyse du local afin de mieux les comprendre.
Paper short abstract:
The paper explores peoples’ conceptualisations of transition and movement to a better future in the postcommunist Albania. In peoples’ daily discourse the concept of transition is often described as the continuous oscillation between uncertainty and hope upon which the imaginaries for economic and socially more stable future are constructed.
Paper long abstract:
This paper explores peoples' conceptualisations of transition and movement to a better future in the postcommunist Albania. In one of his polemic articles 'Transition or Decay?', the famous Albanian intellectual and journalist, Fatos Lubonja, writes that the term transition is rather inappropriate to encapsulate the past twenty years of transformation from the communist dictatorship to the democratic system and instead proposes a term 'joint voyage' (bashkëudhëtim). With this Lubonja positions Albania in a global geopolitical context of Europe and the European Union and suggests that despite various distances from the shore compared with other European countries the Albanian society is part of the 'joint voyage'. Despite Lubonja's critical conceptualisation of transition, many people in Albania describe the current situation of social and economic insecurity and the past political turmoil as a transition period. According to their narratives transition encapsulates uncertain present yet it brings a hope for a better future. This paper is based on several years of fieldwork in Albania and argues that in peoples' daily discourse the concept of transition is often described as the lingering oscillation between uncertainty and hope upon which the imaginaries for economic and socially more stable future are constructed. This future is often envisioned as the accession to the European Union. The paper also sheds light on how people in their daily lives and narratives envision EU and its enlargement and how they generate political agendas of EU accession.
Paper short abstract:
This paper investigates how people cope with uncertainties during post-conflict recovery in Bosnia and Herzegovina with specific focus on the types of interactions between members of the community. It highlights the importance of family ties and emergence of new political and economic groups.
Paper long abstract:
At present, Bosnia and Herzegovina is a struggling state, fragmented and contested on many levels. Institutional framework put in place by the Dayton Peace Agreement formalized the territorial and ethnopolitical division of the country. It also created favourable conditions for locally embedded formal and informal actors to claim control of community resources and organizations, largely bypassing formal governance structures and the rule of law. The emergence of these structures created socio-economic conditions that are very different compared to what prevailed in the same in communities during the pre-war period. As a result, many people are facing different types of uncertainties in their daily lives and are exposed to different forms of vulnerability.
In contrast to the approaches that link community transformation and group dynamics with ethnicity, I argue that post-conflict uncertainties and people's behaviour are a consequence of institutional changes, which resulted in competition between newly emerging political and economic groups. To show this, I have selected Municipality of Stolac, a place that has been marred by incidents of violence for many years after the official end of the war. People living in the town of Stolac link uncertainties of daily life to a combination of old patronage habits strongly maintained in local discourse and new, war related institutional changes that allow ethnic discrimination. Living in poverty in comparison to the pre-war period, people attempt to adjust their behaviours to fit long established norm and new uncertainties.
The main contribution of the paper is the systematic analysis of community transformation and transition from coexistence to cooperation between different groups facing socio-economic uncertainities. My analysis will contribute to the theoretical understanding of how historical and social conditions, as well the experiences of past conflict, shape the organisation of local changes and the present.
This paper is based on the preliminary results of an on-going fieldwork, based on participant observation, semi-structured interviews and community mapping workshops.