Click the star to add/remove an item to/from your individual schedule.
You need to be logged in to avail of this functionality.
Log in
- Convenor:
-
Gérard Amougou
(Université de Yaoundé)
Send message to Convenor
- Chair:
-
Mamadou Diawara
(Goethe Universität)
- Discussant:
-
Elisio Macamo
(University of Basel)
- Format:
- Panel
- Stream:
- Linguistic and visual (de)colonialisms
- :
- Room 1015
- Sessions:
- Friday 10 June, -
Time zone: Europe/Berlin
Short Abstract:
This panel is an invitation to take a scientific concept, built at the confluence of a European experience, to confront it with African materials whatever they may be.
Long Abstract:
Translating a scientific concept into an African vernacular requires a certain clarification in order to better situate the heuristic stake of such an exercise. This preliminary effort is more crucial in a global context where the language of the social sciences is essentially Western-centered. This panel is an invitation to take a scientific concept, built at the confluence of a European experience, to confront it with African materials whatever they may be. The proposed translation exercise is to put this concept back at the heart of African cosmogony, in particular in the socio-cosmic matrix of a region, tribe or language chosen in order to identify its different possible universes of meaning. Of course, attention will also be paid to strictly literal untranslatable concepts with a view to explore other ways of meaning of them in specific fields of inquiry. In this, the inductive approach is strongly recommended insofar as it favors a work of translation from the materials. What do scientific concepts really refer to when they are confronted with African languages and materials? What meanings can they (or not) take within universes with meanings different from their original contexts of elaboration? To what extent does the untranslatable character of certain concepts inform the challenges of translation in the social sciences in a globalized world?
Accepted papers:
Session 1 Friday 10 June, 2022, -Paper short abstract:
Cette communication attend rendre compte de la notion de parité, forgée dans un contexte européen, en langue Iyassa à partir des données issues d’un entretien ethnographique mené auprès de vingt personnes parlant cette langue camerounaise.
Paper long abstract:
Les concepts féministes employés, manipulés au Cameroun semble à première vue avoir la même histoire sociale locale que celle des lieux de leur élaboration. L’idée immédiate étant par exemple que les femmes françaises et camerounaises connaissent les mêmes difficultés pouvant être traduites par les mêmes mots. C’est le cas du concept de parité mobilisé dans les revendications liées à la représentation politique des femmes. Emergeant en France au début des années 1990, le concept de parité entre dans le champ lexical des entrepreneurs de la cause féministe et l’espace des mobilisations pour la cause de la représentation politique des femmes au Cameroun sans connaitre le passage par la salle d’attente sociale au sein de laquelle s’apaise la charge sémantique originelle de ce concept. On peut alors à cet effet constater que malgré les discours sur l’exigence de la parité homme-femme en politique, les pesanteurs sociales et culturelles continuent d’expliquer la survivance de l’exclusion de celles-ci de la représentation dans les instances politiques. Aussi sommes-nous alors à même de penser que l’explication confortable de la survivance de ces pesanteurs réside dans l’absence d’une traduction sociale et compréhensive de la charge sémantique du concept importé. A partir de langue Iyassa, parlée par le peuple Iyassa du sud Cameroun, nous avons voulu savoir comment dit-on parité ? Les données qui nourrissent le corpus de cette communication sont issues d’un travail d’entretien ethnographique auprès de vingt personnes s’exprimant avec une certaine maitrise dans cette langue.
Mots clés : Iyassa, Parité, traduction, représentation politique
Paper short abstract:
Cette communication se propose de traduire le concept de la conversion chrétienne en modzukru, une langue africaine parlée dans le sud ivoirien à travers une analyse de la part des contextes politiques, historiques, géographiques externes et locaux dans la construction des sens donnés aux concepts
Paper long abstract:
Dans les colonies françaises précisément en Côte d’Ivoire où le christianisme pénètre sensiblement à la même période que celle de la présence française, le concept conversion s’identifie systématiquement à un acte de renonciation forcée sous la pression des missionnaires soutenue par l’administration coloniale qui comptait s’en servir souterrainement pour légitimer sa mission dite civilisatrice. Ainsi, au nom d’un christianisme imposé les populations se sont « converties » en abandonnant bon gré mal gré les pratiques religieuses anciennes et d’autres habitudes quotidiennes. Cette forme de conversion au péril de leur identité culturelle est aujourd’hui remise en cause par les courants religieux protestants et pentecôtistes qui restent plus pointus et intransigeants sur le contenu de la conversion. A la lecture de son histoire religieuse coloniale et post coloniale, on s'aperçoit que ce concept de conversion subit des altérations en fonction du temps, des intérêts politiques et économiques, de l’espace et des courants religieux en jeu. Ainsi pour faire sens, la traduction d'un tel concept mérite que l'on tienne compte de ces différents contextes qui surement ont modelé et remodelé sa signification et sa perception locale. Aussi, la variabilité de la définition de cette notion mérite qu’on s’y intéresse pour apprécier également les mutations, si elles existent dans notre langue locale, le modzukru parlée au sud de la Côte d’Ivoire. En définitive, il s'agit de requestionner le concept de conversion à partir de la réalité du terrain local ivoirien dans l'optique de le décharger normativement et de procéder à son élargissement.
Paper short abstract:
Le concept de « ville » fait rappel d’interconnexion de plusieurs éléments constitutifs. Dans le cadre d’une nouvelle perspective de traduction des concepts, il nous semble opportun de le cerner à partir des représentations et des perceptions des populations en milieu maninka de Guinée.
Paper long abstract:
La ville fédère autant de regards spécialisés qui invitent à la considérer comme un objet « complexe » et hétérogène, désignant plusieurs réalités d’ordre fonctionnel et symbolique, mais aussi d’ordre social, économique et politique. Jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, les écrits portant sur l’histoire des agglomérations urbaines n’accordaient que peu d’importance à la dimension conceptuelle du terme. En Afrique, les travaux portant sur la traduction des concepts en langues africaines intéressent de plus en plus les recherches en sciences humaines et sociales. Dans le projet d’une nouvelle perspective de traduction des concepts, cet article vise à appliquer une approche de traduction sociologique à l’étude du concept de ville à partir des réalités locales mandingues de Guinée. Il s’agira ici d’identifier les mots qu’utilise le maninka (peuple) pour nommer la ville, d’analyser le sens qu’il donne à chaque mot entrant dans la définition de la ville, de comprendre les valeurs auxquelles sont associés les mots servant à nommer la ville. Pour atteindre cet objectif, une enquête exploratoire a été menée auprès des populations locales de Kankan s’appuyant sur des entrevues informelles et dialogiques organisés autour de plusieurs thématiques abordées dans la langue maninka. : définition et évolution du mot ville en maninka, différences entre ville et village, valeur accordée à la ville, problèmes de la ville, expressions qui caractérisent la ville.