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- Convenors:
-
Souhaïl Belhadj
(Graduate Institute Geneva)
Delidji Eric Degila (The Graduate Institute, Geneva)
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- Format:
- Panels
- Location:
- BS001
- Start time:
- 30 June, 2017 at
Time zone: Europe/Zurich
- Session slots:
- 1
Short Abstract:
On se propose d'analyser de manière comparative les dynamiques produites par la croissance urbaine incontrôlée sur le continent africain avec une attention particulière accordée à la relation entre inégalités, sécurité et développement, dans des contextes où la fabrique de l'État est en cours.
Long Abstract:
Conséquence du boom démographique et de la forte croissance économique, l'urbanisation exponentielle en Afrique constitue un enjeu de gouvernance locale en raison de son développement incontrôlé. En effet, l'État ne joue pas toujours un rôle de premier plan dans l'aménagement du territoire et l'offre de services publics, cette fonction étant formellement ou informellement assumée par des acteurs non-étatiques (groupes armés, compagnies privées, syndicat, ONG). Dans le contexte des zones minières par exemple, des jeunes de Goma et du Kivu en RDC ont recours à la « débrouille » pour survivre en offrant leurs services à des groupes armés locaux. À Gafsa en Tunisie, la situation sécuritaire peut se dégrader au point que des émeutes durent six mois (2008), révélant les failles d'une gouvernance locale laissée à l'abandon par l'État. Dans d'autres contextes d'expansion urbaine (Abidjan, Côte d'Ivoire), la faible régulation étatique conduit à la marginalisation d'individus sur des bases identitaires et donc à la reproduction des inégalités horizontales. À Kinshasa et Lubumbashi (RDC), les bidonvilles côtoient l'immobilier de luxe, illustrant la difficulté pour les Services de l'Urbanisme et les citoyens d'aménager une ville dont les limites sont sans cesse repoussées.
Le présent panel se propose d'analyser de manière comparative les dynamiques produites par la croissance urbaine incontrôlée sur le continent africain avec une attention particulière accordée à la relation entre inégalités, sécurité et développement, dans des contextes où la fabrique de l'État est en cours et où les acteurs non-étatiques assument formellement ou informellement un rôle dans la gouvernance locale.
Accepted papers:
Session 1Paper short abstract:
This paper considers how young people living in urban centres in eastern DRC attempt to enter patronage relationships to access resources and support, investing in a social system of exclusion and inequality in the hopes of improving short-term survival prospects.
Paper long abstract:
Studies on young people's resilience to adversity in conflict-affected contexts have evolved from an early focus on individual psychological development to multilevel analyses which assume the fundamental importance of social environments for achieving well-being (Panter-Brick and Leckman 2013), and to considering resilience in terms of one's capacity to access resources that sustain well-being (Ungar 2008). Juxtaposing the current advances in resilience research with the established body of patronage literature (Scott 1972, Tilly 2003, McLean 2005), this paper considers how young people living in urban centres in the Kivu provinces of eastern Democratic Republic of the Congo (DRC) attempt to enter patronage relationships to access resources and support.
In the Kivus, social support capacities have been highly strained by increasing material difficulties faced by the majority of the population, a strain which has been compounded by decades of violence. Traditional patronage systems in the Kivus have been further distorted in recent decades by the massive infusion of international humanitarian aid. In a context where livelihood opportunities are scarce, the tactics adopted by many young people reveal the continuous tension between gaining access to resources to by pay for health care or basic education, and increasing one's position of weakness and vulnerability entering unequal patron-based relationships. With few alternatives, young people invest in a social system of exclusion and inequality, as it represents their only chance for improving short-term survival prospects.
This paper is based on qualitative research conducted with young people in the Kivus between 2010 and 2015.
Paper short abstract:
Cette communication a pour ambition d’aller en profondeur et de poser les jalons d’une longue et fructueuse réflexion sur cette question géostratégique de la drogue et de sa relation avec les conflits dans un contexte urbain et rural casamançais
Paper long abstract:
Les rapports entre conflits armées, expéditions militaires, trafic d'armes, rébellion et drogues sont aussi anciens que l'utilisation par les hommes des substances qui modifient leurs états de conscience. Ce contexte d'insécurité créé et qui a prévalu depuis le début d'un des plus vieux conflits du continent africain a non seulement découragé toute initiative économique en Casamance mais l'a aggravé et hypothéqué l'avenir de générations de jeunes casamançais par la démocratisation et la banalisation de l'usage de substances tant psychoactives qu'illicites.
Cette recherche empirique d'une ampleur jamais égalée entend creuser le lien entre consommation de la drogue chez les jeunes, développement en lien avec le conflit casamançais afin de mettre à la disposition des acteurs œuvrant pour le retour de la paix définitive, une base de données fiable.
L'Afrique ne dispose toujours que de très peu d'informations systématiques sur l'ampleur de laconsommation de drogues, ou sur les caractéristiques ou tendances de cette consommation.
Cependant, les seules estimations disponibles indiquent une forte prévalence de l'usage de cannabis dans cette région(7,5 %, soit près du double de la moyenne mondiale), tout particulièrement en Afrique de l'Ouest.
Cette communication a pour ambition de changer la donne et se fixe comme objectif d'aller en profondeur et de poser les jalons d'une longue et fructueuse réflexion sur cette question géostratégique qui touche aussi bien le monde urbain que le monde rural casamançais voire ouest-africain.
Paper short abstract:
Bidonvilles, crise politique, constructions anarchiques, corruption, incohérence et manque de politiques publiques d'aménagement... Comment les petits fonctionnaires des services urbains et leurs usagers dans un failed State comme la RD Congo en négocient-ils l'accès, et quels en sont les 'effets' ?
Paper long abstract:
Le paysage urbain de Kinshasa, Goma et Lubumbashi, trois pôles urbains importants en République Démocratique du Congo est marqué à la fois par son passé colonial brutal et une expansion rapide et incontrôlée de sa périphérie. Entre crises politiques, vastes bidonvilles, et une bureaucratie en perdition, les Congolais, citoyens et petits fonctionnaires vivent dans 'un monde de fer'. Fondé sur une exploration ethnographique des pratiques routinières des services de l'urbanisme dans ces trois villes, cette contribution se penche sur les problématiques de prestations et d'accès aux services publiques d'urbanisme au niveau micro. Avec si peu de ressources logistiques et financières, l'Etat des 'bureaucrates de la rue' comme les appelait Michael Lipsky (1980), n'ont ils pour objectifs et comme moyens que la corruption, leurs intérêts personnels, la 'politique du ventre' (Bayart 2006) ? Comment les micro-interactions socio-matérielles des petits fonctionnaires des services urbains avec leurs usagers, leurs collègues et le terrain affectent-elles la vie courante et la perception de 'l'Etat' ? Poussant plus loin les réflexions dichotomiques sur les modes de gouvernements informels, illégaux et donc destructeurs caractéristiques des 'Etats fragiles', ce travail développe ce qu'Olivier de Sardan nomma 'l'Etat pour de vrai' (2004).
Paper short abstract:
A partir de la représentation des réfugiés libériens sur la situation sécuritaire et l’analyse de la politique sectorielle du HCR et de l'Etat, il existe un décalage entre les attentes et les actions entreprises.
Paper long abstract:
La Côte d'Ivoire est un pays à forte migration en Afrique subsaharienne et la population ivoirienne s'est vue augmentée depuis les conflits armés de 1999 à 2010.
Aujourd'hui, selon le rapport global du HCR Côte d'Ivoire en 2015, environ 800.000 personnes relèvent de l'assistance du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). Ces personnes sont essentiellement des réfugiés urbains, des rapatriés ivoiriens et des déplacés internes qui vivent pour la plupart dans les grandes villes de Côte d'Ivoire. La majorité de ces personnes interviennent et participent au développement économique et sociale des villes en Côte d'Ivoire. Leur contribution au plan politique (participation active, citoyenneté), économique (croissance et développement urbain), culturelle (échanges culturels) et sociale (appui aux services sociaux de base) s'inscrit dans le processus d'une intégration locale à long terme. L'intérêt de cette communication vise à montrer les déterminants sociaux qui conduisent à repenser le processus d'intégration des réfugiés urbains et les rapatriés ivoiriens. En d'autres termes, comment les villes urbaines de Côte d'Ivoire connaissent une croissance par la participation active des acteurs liés aux migrations en Côte d'Ivoire ? Dans une perspective de contribution aux questions liées à l'apport de la migration dans le processus d'urbanisation en Côte d'Ivoire, cette réflexion passerait par les représentations sociales, politiques puis économiques qui se feront quant à l'élaboration d'un cadre institutionnel chargé des questions liées aux notions de « citoyenneté », « migrations régulières » et « migrations irrégulières ».
Paper short abstract:
Une analyse recentrée sur le jeu des acteurs (État–compagnie minière–cadres syndicaux) dans le bassin minier de Gafsa en Tunisie, montrera que le « tierce acteur » syndical constitue la pierre angulaire d’une réforme de la régulation des conflits.
Paper long abstract:
La gestion des problèmes urbains dans le bassin minier de Gafsa en Tunisie (insécurité, chômage, insalubrité, faible taux d'équipement urbain) est plus problématique que dans les localités tunisiennes moins dépendantes d'une seule et unique activité telle que l'extraction minière. En témoigne la violente répression du régime de Ben Ali qui s'est abattue sur ce bassin en 2008 suite à un mouvement protestataire social et politique inédit dans l'histoire du pays depuis l'indépendance (1956). Cet épisode a d'ailleurs été interprété comme le prélude au soulèvement populaire de 2011 qui fit entrer la Tunisie dans un processus de transition démocratique. L'hypothèse explicative d'un déséquilibre entre une dynamique de convergence des intérêts de la troïka locale (État-compagnie minière-centrale syndicale) au détriment des intérêts des populations ouvrières employées par la compagnie a été avancée. Quoi qu'il en soit, l'enjeu de la gouvernance et du contrôle des zones urbaines d'extraction minière, ainsi que leurs corollaires de sécurité, de développement et de stabilité politique, n'est pas limité au cas tunisien et concerne plusieurs pays d'Afrique (Maroc, République démocratique du Congo, Zambie, etc). Cependant, le cas tunisien présente un fort intérêt pour l'analyse comparative car il permet d'articuler une problématique centrée sur le jeu des acteurs locaux dans la gestion des conflits et crises, ainsi que sur la dynamique d'un modèle de relation entre acteurs qui peut s'avérer être un facteur de fragilisation des structures étatiques locales et nationales, d'extension territoriale des crises sociales et politiques, et de blocage des processus de développement économique.