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- Convenors:
-
Perig Pitrou
(CNRS-PSL)
David Lorente Fernández (INAH)
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- Formats:
- Workshops
- Location:
- V314
- Sessions:
- Friday 13 July, -
Time zone: Europe/Paris
Short Abstract:
The aim of this workshop is to understand how the ritualization of procedures for the resolution of conflict involves the participation of non-humans in order to establish specific regimes of truth and authority which might mitigate the uncertainty associated with the deliberative process or pacify possible tensions that justice can provoke.
Long Abstract:
In all societies there are some people who are responsible for implementing deliberative activities, sometimes with uncertain outcomes, that aims to resolve conflicts which arise between individuals or groups. As part of decisions that are often difficult to take, these individuals might allocate responsibilities, decide on punishments or set compensation. Beyond the uneasiness associated with the uncertainty of the deliberative process, the fear of error depends mostly on the risks associated with any judiciary intervention. Although its goal is to put an end to conflicts, any adjudication made can create new discordance amongst those who feel misjudged.
Within this context, we consider the ritualization of the procedures for conflict resolution as a strategy that provides a response to the uncertainty and anxiety of those who administer justice. By focusing on case studies, we will consider the multiplicities of the roles that non-humans (gods, institutions, objects, etc.) are called upon to fulfil. Without limiting the analysis to the practice of the ordeal (ordalie), we will seek to understand how these entities are involved in the establishment of specific regimes of truth and authority, through which humans mitigate the uncertainty inherent in the mobilization of axiological principles. Furthermore, we will focus on the way that these non-human agents can be involved, as third parties, in order to pacify tensions that the judicial power generates.
Accepted papers:
Session 1 Friday 13 July, 2012, -Paper short abstract:
En s'appuyant sur des matériaux ethnographiques mésoaméricains, cette communication vise à présenter quelques problèmes méthodologiques et théoriques que l'anthropologie doit affronter lorsqu'elle étudie la ritualisation des procédures de résolution des conflits.
Paper long abstract:
En Mésoamérique, l'étude des justices coutumières a souvent tendance à cataloguer des règles traditionnelles appliquées par les Indiens en s'attachant à montrer leurs différences avec le droit positif. Même si un tel repérage n'est pas sans intérêt, il ne suffit pas à rendre compte de la complexité des procédures de résolution traditionnelles qui sont parfois mises en œuvre dans les communautés indiennes. Le rôle prépondérant joué par les entités de la nature, sollicitées par le biais de diverses formes de ritualisation, invite en particulier à considérer que, par-delà l'espace de vie qu'il incarne, l'environnement est peuplé d'actants dont la participation est nécessaire à la mobilisation et à l'application de principes axiologiques. En étudiant des exemples provenant du monde mésoaméricain, cette communication vise à présenter certains problèmes méthodologiques et théoriques que l'anthropologie doit affronter lorsqu'elle étudie la ritualisation des procédures de résolution des conflits.
Paper short abstract:
Cette étude du cas des Febi, de la région du Strickland Bosavi (Papouasie-Nouvelle-Guinée) cherche à montrer que le recours aux entités non-humaines lors de l’exercice de la justice évolue avec l’arrivée de valeurs chrétiennes missionnaires. Les hommes sont amenés à faire jouer de nouveaux rôles aux entités non-humaines afin de s’adapter à ce contexte, reconfigurant ainsi les relations entre humains et non-humains.
Paper long abstract:
Avant l'arrivée des missionnaires, la communauté faisait appel aux mediums ('kougwao'), capables de voir et de communiquer avec les entités forestières, pour expliquer la mort d'un(e) de ses membres. Il était chargé de l'enquête et devait trouver le coupable selon un procédé impliquant les êtres forestiers. Si la culpabilité de l'accusé était confirmée et qu'il avouait son crime, il était condamné à la peine de mort.
Aujourd'hui, la christianisation de la communauté a changé la donne. Tout d'abord, il n'existe plus aucun « kougwao » au sein de la communauté, ce qui rend les relations avec les entités forestières plus aléatoires. Ensuite, le témoignage oculaire en tant que preuve devient obligatoire pour condamner un membre du groupe. Enfin, la peine de mort est proscrite, alors qu'il n'existe pas d'autres formes de peines envisageables et applicables pour punir les meurtriers/sorciers.
Pour s'adapter, le groupe a désormais recourt aux médiums des sociétés voisines afin d'identifier le coupable, dont le crime n'aurait pas eu de témoins oculaires humains, mais surtout pour le punir grâce à un rituel engageant l'accusé, le médium et une entité forestière proche du médium. Cette entité appliquera une peine de mort sur l'accusé, indiquant ainsi qu'elle confirme sa culpabilité, ou sur le coupable véritable, si l'accusé s'avérait innocent dans un laps de temps fixé lors du rituel. Cette procédure d'adaptation a le double avantage de réduire l'incertitude liée à l'exercice de la justice des hommes tout en leur permettant de se conformer autant que possible aux préceptes chrétiens.
Paper short abstract:
This paper explores how fortune-tellers (mo dam), including religious lamas, practice divination and interact as/with nonhumans in order to manage and resolve conflicts among nomads of the eastern Tibetan region of Kham.
Paper long abstract:
In the management of conflict and its resolution among Tibetan nomads, two situations generally prevail. If causes are known, the conflict is subject to customary law, through which the village head or an external adjudicator will decide on proper compensation (mi tong) for loss or injury. Increasingly, this role is played by an official appointed by the Chinese bureaucracy and is thus subject to state law. If, as is often the case, the cause of conflict is uncertain, nomads appeal to a fortune-teller (mo dam) or incarnate lama. While these situations undoubtedly overlap, this paper focuses on the latter.
The uncertainty that surrounds the cause of conflict and its subsequent adjudication among Tibetan nomads is mitigated by the belief that divination will reveal 'truth' and guide proper resolution. In Tibet, divinatory practice is incorporated into the institutions of Tibetan Buddhism, thereby adding to its authority. In these practices, the nonhuman takes on various guises: as incarnate lamas that mediate between divine and human, as rosary beads, stones, dice and fire used to divine 'truth', and as the omens represented by animals, birds and clouds. The nonhuman not only influences resolution in practical terms but also mitigates uncertainty by activating divine authority. Importantly, however, nomads will not always follow through on the pronouncements, particularly where another cause of injustice is felt to exist. This is the case with revenge feuds. The resolution itself sparks off inquietude, which may not be resolved until the cycle of revenge is broken.
Paper short abstract:
Des interactions et influences mutuelles seront mises en évidence entre d'une part des 'procès' de sorcellerie aux villages wê, dans lesquels des masques et féticheurs jouent un rôle important, et d'autre part des procès de sorcellerie devant le tribunal correctionnel de Man.
Paper long abstract:
Une recherche concernant la réaction sociale face à la sorcellerie en Afrique sub-saharienne demande beaucoup de prudence, comme le démontre mon travail de terrain aux villages wê et au tribunal correctionnel de Man.
D'une part, une réaction sociale face au 'crime' de sorcellerie selon les normes, règles et procédures autochtones aux villages, dans laquelle des masques et féticheurs jouent un rôle important, est en principe défendue par le droit étatique ivoirien. D'autre part, les magistrats considèrent la sorcellerie comme un problème important, mais éprouvent des difficultés pour obtenir des preuves suffisantes et acceptées en droit pénal sensu lato ivoirien.
Ma recherche dévoile des influences mutuelles et interactions dans la pratique entre les 'procès' de sorcellerie aux villages et ceux devant le tribunal correctionnel.
Les Wê recourent à la Justice étatique afin de se débarrasser des sorciers, en évitant des ordalies et peines autochtones sévères qui ont été défendues rigoureusement depuis l'époque coloniale. Les magistrats ivoiriens sont contraints, tenant compte du caractère mystique de la sorcellerie, de s'appuyer sur les identifications des sorciers aux villages par des masques et féticheurs, lors des procès devant le tribunal correctionnel de Man, afin de condamner les sorciers à des peines de prison.
Etudier et dévoiler ces influences mutuelles et interactions dans la pratique entre d'une part un système autochtone de résolution de conflit, qui est aboli et donc illégal en théorie, et d'autre part un système de résolution de conflit étatique, qui est imposé et obligatoire en théorie, demande prudence de l'ethnographe.
Paper short abstract:
Décrire la justice-en-action à l'échelle des interactions et des conversations en médiation et conciliation rend perceptible les « dangers » de tout échange social et particulièrement des échanges en contexte institutionnel judiciaire.
Paper long abstract:
Dans le cadre de la politique de la justice de proximité sont mis en place, depuis les années 90, des dispositifs de résolution des conflits et litiges interpersonnels qui font intervenir des non professionnels du droit, tels les médiateurs et les conciliateurs. La notion de proximité telle que retenue dans le cadre de cette politique judiciaire, et particulièrement dans le contexte martiniquais, recouvre une quadruple dimension : celle d'une proximité spatiale, temporelle, sociale et relationnelle. Les deux dernières dimensions appellent à une justice « davantage à taille humaine » (Haenel,1995). Des savoirs et savoirs faire parfois très éloignés de l'habitus et de la praxis des juristes et des magistrats sont donc mobilisés. Par son mode de sollicitation, le langage et la langue, la logique de traitement des faits, l'écoute de l'exposition des causes et de l'enchaînement des actes ainsi que dans l'élaboration des conclusions de son travail, il rénove le jeu relationnel dans l'enceinte judiciaire. Ces dispositions mettent en œuvre d'un droit vivant et flexible qui entend ce que les infractions signifient pour les justiciables dans le contexte de leur émergence ou de leur récurrence autorisant une co-construction avec eux de solutions non pénales de sortie des litiges.
Nous nous situerons à l'échelle des interactions pour penser les micro-rituels de gestion et de négociation de la « bonne distance » dans ces dispositifs de résolution des confits et litiges car la mise en œuvre de cette proximité en contexte judiciaire et dans les pratiques même de gestion des différends ne va pas sans prises de risques tant à l'échelle de l'interaction (négociations sur les règles de l'échange, gestion de l'émotion, prise en charge des « croyances ») qu'à l'échelle des représentations (celle du droit, de l'institution judiciaire par exemple).
Paper short abstract:
Cette intervention vise à s’interroger sur la façon dont la parenté spirituelle est mobilisée lors de certains conflits qui émergent dans les rues de Sicile et sur la fonction de médiation que peuvent remplir les témoins.
Paper long abstract:
L'intervention vise à réfléchir aux implications des situations de conflictualité potentielle pouvant se produire dans des échanges verbaux entre inconnus dans les rues de Sicile. On analysera en particulier l'efficacité symbolique de dispositifs mythico-rituels qui intègrent des énonciations verbales et des dispositions corporelles à l'intérieur de l'espace restreint de ce genre de micro-évènements. On soulignera par exemple la fonction du regard, souvent utilisé pour faire appel à d'autres inconnus, élevés alors au rang de garant-temoins, et dont la participation est essentielle pour la découverte d'une issue positive pour échapper à un moment de tension. L'incertitude et l'inquiétude sont ainsi projetées dans un régime relationnel spécifique à l'intérieur duquel chaque protagoniste tente de prendre l'ascendant alors même que le temps de l'affrontement direct se trouve comme suspendu. L'analyse de ces conflits de rue offre ainsi une occasion de s'interroger sur la nature et les fonctions pragmatiques du rituel dans la vie courante.