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- Convenors:
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Margherita Rasulo
(INALCO)
Tachfine Baida (Sciences Po Bordeaux)
Yasmine Akrimi (University of Ghent)
Zohra Aziadé Zemirli (Université Paris Cité Institut de Recherche sur le Développement)
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- Discussants:
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Margherita Rasulo
(INALCO)
Zohra Aziadé Zemirli (Université Paris Cité Institut de Recherche sur le Développement)
Yasmine Akrimi (University of Ghent)
Tachfine Baida (Sciences Po Bordeaux)
- Format:
- Roundtable
- Streams:
- Anthropology (x) Inequality (y)
- Location:
- Hauptgebäude, Hörsaal XII
- Sessions:
- Saturday 3 June, -
Time zone: Europe/Berlin
Short Abstract:
Dans le cadre des mouvements sociaux du XXIe siècle, la table ronde a pour but d'interroger et débattre au sujet des dynamiques et des enjeux liant le genre, la race, la religion et l'ethnicité à la fois à des processus de minorisation et des revendication de pluralité dans l'espace nord africain.
Long Abstract:
En joignant des approches socio-anthropologique et juridique, la table ronde vise à débattre sur les processus de minoration et minorisation dans l'espace nord africain en relation avec l'hégémonie des identités nationales. Les perspectives ouvertes par les revendications de pluralité des mouvements sociaux contemporains seront questionnées en tant que producteurs d'une pression socio-culturelle qui demande une prise en compte de la part du pouvoir central. Depuis le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, la table ronde vise à proposer une réflexion au sujet des minorités ethniques (Rasulo), religieuses (Zemirli), racialisées (Akrimi) et de genre (Akrimi, Baida, Rasulo). En outre, les processus de domination ainsi que la dimension expérientielle de la condition minoritaire et minorisée seront analysées dans leurs liens inter-processuels afin d'explorer les discours et les stratégies des acteurs et des actrices et d'ouvrir un débat sur les enjeux présents et futurs autour de la reconnaissance des pluralités au sein de contextes nationaux « homogénéisés ».
Les contributions s'insèrent dans une approche théorique hybride. La contribution de Tachfine Baida sera consacrée aux dynamiques et stratégies de revendication des personnes de la diversité sexuelle au Maroc. Zohra Zemirli examinera les revendications de reconnaissance des minorités religieuses en Algérie. Une réflexion au sujet des processus de minorisations et expérience des femmes et des berbérophones dans l'Algérie indépendante sera proposée par Margherita Rasulo. La contribution de Yasmine Akrimi portera sur les processus de racialisation genrée ainsi que les stratégies de résilience visibles à travers la positionnalité spécifique des femmes noires en Tunisie.
Accepted papers:
Session 1 Saturday 3 June, 2023, -Paper short abstract:
La problématique de cette communication consiste à explorer ce que la diffusion du christianisme fait à l'ordre du genre (patriarcal) dans ce contexte musulman et kabyle en mobilisant les notions de bifurcation, de syncrétisme et de « continuité des pratiques musulmanes ».
Paper long abstract:
Depuis les années 1990, le Maghreb est touché par une vague de conversions au protestantisme néo-évangélique. Dans le cas de l’Algérie, ces conversions semblent toucher plus particulièrement la Kabylie – région berbère, singulière et marginale dans son propre pays. En 2006, le gouvernement prend des mesures visant à affirmer que l’identité algérienne est une identité musulmane en sanctionnant les conversions. Depuis lors, ce mouvement de conversions n'est plus un phénomène minoritaire et caché et les lieux de culte dans les villages gagnent en visibilité.
Dans une société rurale à dominante patriarcale, fortement marquée par les traditions religieuses (et coutumières), je m’emploierai à comprendre en particulier ce que la conversion religieuse fait aux femmes. En effet, bien que les femmes converties valorisent le pouvoir émancipateur de leur nouvelle religion, la réalité est souvent bien différente du seul discours sur l’émancipation féminine. Elles révèlent leur désenchantement quand elles constatent que même si elles sont chrétiennes, les pratiques endogames et les contraintes traditionnelles qui pèsent sur un monde patriarcal ne sont absolument pas abandonnées. On continue de réserver aux femmes des positions minorées qui sont très loin de leur idéal égalitaire et de leur prétention d’émancipation. Ces pratiques réactionnaires à l’égard des femmes sont à l’opposé des dynamiques qui sont en jeu dans la société algérienne. Cette communication permettra d'interroger l'articulation entre discours, pratiques et normes locales, sur la façon dont les normes locales et les normes religieuses peuvent se renforcer, ou entrer en contradiction, selon les cas.
Paper short abstract:
Les conditions d’émergence du tissu associatif féminin algérien ainsi que les effets des agentivités politique et infrapolitique féminines au sein des mouvements de revendication berbères seront présentés en relation aux processus politiques et de (re)constructions identitaires algérien et kabyle.
Paper long abstract:
Dans le contexte algérien post-indépendance, la définition de l’identité nationale monolithique a induit un processus de minoration envers deux groupes de population : les berbérophones et les femmes. Les mouvements identitaires berbères et les mouvements féministes/féminins se sont néanmoins affirmé dans l’espace social et culturel. En Kabylie, les luttes de ces acteurs se sont développées indépendamment ou se sont articulées.
Cette région berbérophone est caractérisée par l'existence de mouvements sociaux qui s'inscrivent dans un processus de reconstruction identitaire qui puise ses éléments définitoires dans un socle anthropologique spécifique. Dans le cadre de ce processus existe une tension entre reproductions et renégociations des structures sociales et symboliques: l’exclusion des femmes des espaces décisionnels publics dans ce contexte patriarcal ainsi que l’existence d’un militantisme féminin dans la région sont des aspects qui reflètent cette tension.
En outre, l'étude des formes de participation féminine infrapolitiques (Scott, 1990), qui expriment une tension entre adhésion et contestation du cadre culturel traditionnel, permet de réfléchir au sujet de la définition problématique des frontières du politique en dehors du cadre étatique et institutionnel.
C’est pourquoi, je propose de discuter la centralité de ces marges : l'émergence et les évolutions de ces mouvements permettent d'analyser les effets de retour, entre convergences et divergences, que ces derniers imposent aux pratiques et aux discours des mouvements sociaux et politiques algériens.
Paper long abstract:
Le débat portera donc sur les minorités au Maghreb et sur les différents processus de minoration et de minorisations qui traversent les différents sujets d'études. En particulier, nous proposons de discuter les constructions nationales et des hégémonies, mais aussi les expériences des minoré.e.s et minorisé.e.s aux prismes de la création et de la reconnaissance des minorités : (i) de la part des états (tabou); (ii) de la part des acteur (quelle reconnaissance de son statut, quel revendications du statut minoritaire et quand, quelle appartenance?); (iii) quelles approches et quels apports théoriques et/ou méthodologiques pour étudier ces processus dans le Maghreb contemporain?
Paper short abstract:
Je proposerai une discussion autour de la définition juridique de "minorités" et du positionnement de l'Etat algérien face à celle-ci. Je m'intéresserai aussi aux discours des groupes religieux non majoritaires, à savoir leurs revendications ou non de reconnaissance en tant que "minorités".
Paper long abstract:
Ma présentation s'axera sur deux volets. Le premier est d'ordre sémantique dans le sens où il interrogera la définition juridique de "minorité", concept non reconnu par l'Etat algérien afin d'envisager les implications en terme de droit international mais aussi de droit interne. Le second volet s'intéressera aux discours des "groupes" religieux non-musulmans sunnites afin de savoir s'ils se revendiquent eux-même en tant que "minorités religieuses" reconnues en tant que telles.
Paper short abstract:
Cette contribution propose d’explorer les dynamiques de revendication des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre au Maroc. Tout en tenant en compte le contexte sociojuridique marocain, elle cherche à interroger les processus et enjeux entourant les "minorités" sexuelle et de genre.
Paper long abstract:
Les deux dernières décennies ont été caractérisées par l'émergence d'une nouvelle dynamique d’identification des "minorités sexuelles" au Maroc. Dans un contexte sociojuridique généralement hostile aux expressions visibles de la diversité sexuelle et de genre, ceux-ci ont eu recours à des stratégies d’identification parfois diamétralement différentes. Ainsi, alors que le label “Gay” s’est largement diffusé au niveau de personnes issues de la diversité sexuelle et de genre depuis les années 2000, de plus en plus d’individus se distancient de formes d’identifications les apparentant à une “communauté” minoritaire.
Cette contribution propose d’explorer les dynamiques de revendication des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre au Maroc. Tout en tenant en compte le contexte sociojuridique marocain, elle interroge les processus amenant certaines personnes issues de la diversité sexuelle et de genre à se revendiquer en tant que « minorité ». Enfin, elle cherche à analyser les enjeux relatifs aux logiques de dis(appropriation) des identités sexuelles et de genres.