Paper short abstract:
Les conditions d’émergence du tissu associatif féminin algérien ainsi que les effets des agentivités politique et infrapolitique féminines au sein des mouvements de revendication berbères seront présentés en relation aux processus politiques et de (re)constructions identitaires algérien et kabyle.
Paper long abstract:
Dans le contexte algérien post-indépendance, la définition de l’identité nationale monolithique a induit un processus de minoration envers deux groupes de population : les berbérophones et les femmes. Les mouvements identitaires berbères et les mouvements féministes/féminins se sont néanmoins affirmé dans l’espace social et culturel. En Kabylie, les luttes de ces acteurs se sont développées indépendamment ou se sont articulées.
Cette région berbérophone est caractérisée par l'existence de mouvements sociaux qui s'inscrivent dans un processus de reconstruction identitaire qui puise ses éléments définitoires dans un socle anthropologique spécifique. Dans le cadre de ce processus existe une tension entre reproductions et renégociations des structures sociales et symboliques: l’exclusion des femmes des espaces décisionnels publics dans ce contexte patriarcal ainsi que l’existence d’un militantisme féminin dans la région sont des aspects qui reflètent cette tension.
En outre, l'étude des formes de participation féminine infrapolitiques (Scott, 1990), qui expriment une tension entre adhésion et contestation du cadre culturel traditionnel, permet de réfléchir au sujet de la définition problématique des frontières du politique en dehors du cadre étatique et institutionnel.
C’est pourquoi, je propose de discuter la centralité de ces marges : l'émergence et les évolutions de ces mouvements permettent d'analyser les effets de retour, entre convergences et divergences, que ces derniers imposent aux pratiques et aux discours des mouvements sociaux et politiques algériens.