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- Convenors:
-
Ghislaine Gallenga
(AMU)
Anaïs Vaillant (TàD)
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- Stream:
- Work
- Location:
- VG 3.107
- Start time:
- 28 March, 2017 at
Time zone: Europe/Berlin
- Session slots:
- 1
Short Abstract:
Le monde du travail connait des bouleversements à la fois sur les temporalités, les espaces, ou les solidarités. Ce panel interroge les deux dimensions du travail et du chez-soi. Comment importe t-on la maison au travail ? et que se passe t-il quand l'habitation est le lieu de son travail ?
Long Abstract:
Si pour l'agriculture travailler sur son lieu de vie va souvent de soi, il n'en va pas de même pour la majorité des emplois salariés. La maison, jusqu'ici distincte de l'espace du travail, se trouve investie comme lieu de production. Qu'il s'agisse des activités de service - le télétravail - des activités intellectuelles et artistiques ou manuelles - les biens « faits maison » - les exemples se multiplient ces dernières années. À l'inverse, les salariés tentent souvent de recréer leur espace quotidien au travail : décoration avec des photos ou objets personnels, animaux de compagnie, mais aussi signes religieux, identitaires (drapeaux)…
Ce panel interroge ainsi les deux dimensions du travail et du chez-soi.
- Comment importe t-on la maison au travail ? Que devient la « domestication » du bureau dans les nouveaux espaces de travail partagés (interchangeables entre travailleurs) ? En quoi cette importation de la sphère personnelle et domestique dans l'espace de travail peut-être encouragée par les employeurs ou au contraire évitée ?
- Que se passe t-il quand l'habitation est le lieu de son travail ? Comment gérer les différentes temporalités privée et publique quand le lieu de travail et le lieu de vie sont les mêmes ? Comment concilier la vie de famille et la vie professionnelle dans un même espace ? Comment penser l'intime quand le public y fait irruption ? Comment se protéger des injonctions professionnelles, avec le droit à la déconnexion par exemple ?
Les interventions attendues doivent s'appuyer sur du matériel ethnographique.
Accepted papers:
Session 1Paper short abstract:
A travers trois entretiens itinérants menés dans une organisation culturelle, je montrerai comment les modes d’articulation singuliers opérés par les acteurs entre sphère domestique et professionnelle permettent de se construire comme sujet au travail, de s’y situer concrètement et symboliquement.
Paper long abstract:
Pour les professionnels, convoquer la sphère domestique permet à la fois la mise à distance du travail et le « retravail » des valeurs qui y ont cours (Schwartz et Echternacht, 2009) : en s'appuyant sur des expériences forgées ailleurs, chacun se construit comme sujet (Clot, 1995 ; Benarrosh, 2001) tout en donnant du sens à un travail en pleine mutation (médiathèque en pleine mutation). Il s'agit donc de trouver de la continuité et de la stabilité dans un environnement instable, en préservant une identification de soi satisfaisante et cohérente.
J'analyserai trois modes d'articulation entre sphère domestique et sphère professionnelle.
Pour l'un, les traces de la maison au travail (facebook commun, pratiques culturelles et fréquentations communes…), tout en étant envahissantes, sont le marqueur d'une expertise dans le champ culturel et d'une position à la pointe de l'organisation. Pour un autre, la maitrise d'outils développée à la maison mais utilisés aussi au travail est mise au service d'une nette séparation entre deux investissements et deux mondes, celui de la pratique artisitique et celui du travail. Mais cette maitrise, tout en lui permettant de se détacher d'une organisation en crise, favorise une certaine aisance dans le rôle de travailleur et rend possible un regard critique parce que périphérique. Enfin, pour une dernière, l'expérience de la maison permet au contrairbe de lier les mondes, de domestiquer et d'humaniser le travail et le rapport aux publics qui s'y noue, de se reconnaître dans une organisation sans trop de division du moi.
Paper short abstract:
Cette communication proposera une réflexion sur le déplacement des limites entre les espaces professionnel et privé et la façon dont l’extérieur rencontre l’intérieur à partir d’une ethnographie d’un agriculteur sarthois.
Paper long abstract:
Si l'imposition du temps « monochrone » relevant de l'économie politique a profondément modifié le rapport de l'homme à la technique, au travail, au temps, à la nature et à son environnement, ce schème unifié du temps se modère comme l'ont décrit Mendras et Bodiguel. Ils ont montré comment le plan Monnet de modernisation et d'équipement dans la reconstruction nationale d'après guerre avait imposé, dans le monde agricole et rural, un temps technicien assujetti à des impératifs techniques et économiques de rendements, individualisant chaque parcelle et instituant un rapport distancier à la terre que l'utilisation des drones pour optimiser les apports d'azote pousse aujourd'hui à son paroxisme. Ces mutations contemporaines, résultant de la mécanisation, de la marchandisation des intrants et de la globalisation qui interrogent, via le développement durable et la gestion de biodiversité, dans des mondes agricoles éclatés nous amènent cependant à réinterroger de nouveau la notion de temporalité et d'espace.
Face à l'approche moderne qui réifie la linéarité temporelle en instrument rationnel de l'économie hypostasiant la surmodernité et la contraction temps/espace du fait du présentisme et de l'accélération des rythmes actuels de nos sociétés, la perspective holiste qui est la mienne propose d'appréhender la plurivocité des espaces dans les usages, les relations, et les systèmes d'idée-valeurs qui les font exister et leur donnent sens.
Cette communication proposera une réflexion sur le déplacement des limites entre les espaces professionnel et privé et la façon dont l'extérieur rencontre l'intérieur à partir d'une ethnographie d'un agriculteur sarthois.
Paper short abstract:
J’interrogerai la relation aux objets personnels transférés dans l’espace de travail, via une ethnographie des bureaux des secrétaires et des enseignants chercheurs à l’université. Il s’agira de penser la relation à l’espace domestique à travers la décoration et la mise en scène du lieu.
Paper long abstract:
Pour Arjun Appadurai, « […] même si d'un point de vue théorique ce sont les acteurs humains qui chargent les choses de sens, d'un point de vue méthodologique, ce sont les choses-en-mouvement qui éclairent leur contexte humain et social ». Ainsi, opposer objet et espace social ne fait pas sens puisqu'ils s'éclairent mutuellement dans les pratiques et les relations qui leur donnent sens. Il faut donc à l'instar de Bruno Latour « traiter les choses comme des faits sociaux », et de ce fait interroger l'usage et la circulation des objets comme vecteurs et révélateurs des rapports sociaux.
Cette approche m'invite à observer les objets personnels - cartes postales, tasses, photos, dessins, … - en contexte de travail au sein des bureaux à l'université, à travers une ethnographie des bureaux, des postes de travail des secrétaires et des enseignants chercheurs. Cette communication s'inscrit donc dans le questionnement « comment importe-t-on la maison au travail ? » car il s'agira de penser la relation à l'espace domestique à travers l'organisation, la décoration et la mise en scène du lieu. Pourquoi sentent-ils le besoin de reconstruire une familiarité dans un espace public ? Quelles représentations de l'intime sont données à voir au public ? Expriment-elles des différences de statut ou de temporalités ? Tous les objets se montrent-ils à la vue de tous ? Quelle part d'un ailleurs les choses transportées au bureau évoquent-elles ? La porosité des espaces privé/professionnel se donne ainsi à lire.
Paper short abstract:
De nouveaux modes de gestion produisent aujourd’hui un processus de « transaction sociale », comme un échange social contractualisé et négocié, entre une demande et une offre de logement destinée à un usage d’habitat individualisé et temporaire. Les modes de vie produits de ces conditions d’habitat se caractérisent par un statut d’emploi et des responsabilités de travail pour ces nouveaux logeurs. Nous observerons ce phénomène en prenant les cas de la gestion de sécurité immobilière ainsi que celui plus connu du logement intergénérationnel en tant qu’ils illustrent cette mise en œuvre de cette transaction sociale.
Paper long abstract:
Sous l’effet de multiples facteurs issus de la crise économique (fragilité de l’emploi, difficulté d’accès au logement) ou liés au développement de nouveaux modes de vie et d’habitat (fragmentation familiale, individualisation des choix, mobilité résidentielle et professionnelle) ces productions gestionnaires de l’habitat tendent à effacer les frontières entre lieu du travail et lieu du domicile. Les modes gestionnaires à l’origine d’une « transaction sociale », comme un échange social contractualisé et négocié, sont activés par l’émergence de l’économie sociale et solidaire ou des pratiques collaboratives aidant au développement d’une diversité de dispositifs d’habitat. Les cas de la gestion de sécurité immobilière et du logement intergénérationnel illustreront la manière dont leurs habitants sont contraints et choisissent de suivre des règles contractualisées leur imposant des responsabilités : maintenir la sécurité d’une propriété ou aider une personne âgée dans le logement où ils résident. En échange de ce « travail » dans ce chez soi temporaire le résident bénéficie de l’avantage de loyers peu chers, d’une localisation en ville, d’une surface habitable importante. Cet « habitant-travailleur » voit alors son statut d’habitant disparaître derrière les appellations d’« aide » ou de « gardien » mis en avant par les agents producteurs de cette « transaction sociale ». L’observation ethnographique et des entretiens apporteront un éclairage sur les pratiques et gestes induis dans ce contexte relationnel et socialisation de cet « habitant-travailleur » avec ses hôtes, colocataires, logeurs ou bailleurs.