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- Convenors:
-
Alfonsina Bellio
(École Pratique des Hautes Études EPHE-PSL Paris)
Inga B. Kuźma (University of Lodz)
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- Stream:
- Environment
- Location:
- KWZ 0.607
- Start time:
- 27 March, 2017 at
Time zone: Europe/Berlin
- Session slots:
- 2
Short Abstract:
Ce panel francophone organisé par le réseau Eurethno (Conseil de l'Europe) souhaite profiter du congrès de la SIEF pour considérer les transformations des aspects symboliques et métaphoriques de l'habiter, le rapport traditionnel aux lieux, mais aussi les aspects patrimoniaux plus contemporains.
Long Abstract:
Ce panel francophone organisé par le réseau Eurethno (Conseil de l'Europe) souhaite profiter du congrès de la SIEF pour considérer les transformations des aspects symboliques et métaphoriques de l'habiter, le rapport traditionnel aux lieux, mais aussi les aspects patrimoniaux plus contemporains.
Des propositions sont attendues sur les rituels de l'habiter dans un contexte « profane » ou « sacré ». On pourra s'intéresser par exemple à la prise de possession des lieux, ainsi qu'au sujet de leur réinvention, adaptation, invention sous une forme patrimoniale contemporaine.
Des contributions sont attendues aussi sur les aspects de « sanctification » et d'appropriation de certains lieux liés aux faits religieux, tels que les pèlerinages.
Plus généralement, le panel s'intéressera aux transformations des rituels de l'habiter et du sens des lieux, entre société traditionnelle et monde contemporain, dans différents pays d'Europe.
On pourra aussi réfléchir au patrimoine comme à la construction d'une « maison » métaphorique - c'est-à-dire en concevant la patrimonialisation comme une façon de rétablir le sens d'être chez soi. Enfin, est-ce que la notion de « patrimoine culturel immatériel » peut être efficace pour décrire l'immatérialité des rituels traditionnels de l'habiter ?
Accepted papers:
Session 1Paper short abstract:
Pour faire face aux importantes transformations que connait la société chinoise depuis les années 1980, les femmes âgées se réfugient dans les temples locaux pour leurs pratiques religieuses. Au sein de cet espace symbolique, elles réinventent les rituels de l’habiter dans un contexte sacré.
Paper long abstract:
Depuis les années 1980, la religion chinoise a connu un renouveau en Chine, engendrant l'émergence de nouvelles formes de religiosité, ainsi que de nombreuses transformations de la société chinoise. Les deux années de terrain que j'ai menées à Hangzhou, m'ont permis de mettre en lumière un groupe d'acteurs clés, jouant un rôle décisif dans la vie religieuse locale chinoise : les femmes âgées. En cette période de transition démographique et socio-économique en Chine, les femmes âgées sont non seulement les plus nombreuses parmi la population chinoise, mais également les plus exposées à la précarité et la solitude. Ainsi, le refuge dans les pratiques religieuses, est un phénomène qui s'est produit naturellement pour ces femmes ayant atteint l'âge de la retraite. Elles vivent dans les quartiers situés en zones périurbaines de Hangzhou, et se réunissent régulièrement dans les temples locaux, concevant ces lieux de culte comme un espace physique restreint, dans lesquels elles développent des liens d'interconnaissance fondés sur un sentiment d'appartenance. Je propose d'exposer à travers une approche socio-anthropologique, comment les relations que tissent ces femmes dans un lieu qu'elles s'approprient, formées à l'origine autour de leurs pratiques et croyances religieuses collectives, se basent également sur une identification commune qui les unit face au reste de la société. Je montrerai entre autre, comment cette identification leur permet de construire leur place en tant qu'individu au contact des unes et des autres, au sein d'un espace à la fois physique et symbolique, qu'elles se sont totalement appropriées.
Paper short abstract:
Lorsque le dernier membre d'une famille ex-métayère déménage, tout un patrimoine d’objets accumulés, témoin de ce mode de production et de celle modalité d'habiter, sera dispersé comme un héritage méconnu, malgré l'attention affichée au passé du métayage par les pratiques patrimonialistes courantes.
Paper long abstract:
En Italie le passé paysan continue à marquer la présence des régions ex-métayères dans l'arène culturelle et sur le marché touristique. En est un exemple le Chianti, où l'expérience historique d'une façon d'habiter la campagne - étant la maison familiale au même temps lieu de production et de reproduction- a été comprimée dans la seule valeur esthétique des "belles maisons" en harmonie avec une célébration du patrimoine qui n'a pas trop réfléchi critiquement, responsablement et politiquement sur cet héritage. C'est à cette conclusion que mène le cas ici présenté, interprété grâce à plusieurs suggestions, entre autres celles de Herzfeld, Depardon, Bourdieu, Bausinger et Kirshenblatt-Gimblett. On y traite d'une famille métayère, restée longtemps et pour plusieurs générations, sur les mêmes terres et dans la même grande maison. Une présence de longue durée qui a produit un musée impensé de la vie domestique des métayers: accumulés dans les décennies de vie productive e de l'usage des pièces domestiques, de centaines d'outils, d'objets techniques, de décor, de confort, de valeur symbolique et de mémoire remplissaient les grandes espaces de la maison. Un héritage qui a pesé sur les épaules de Mario, 80 ans, que je rencontre au lendemain de sa sortie de la grande maison pour se retirer dans un petit appartement. Jadis célébré par la presse locale ("le dernier métayer du Chianti"), son départ laisse la belle maison à son destin d'être restaurée pour devenir une demeure d'élite et son patrimoine dispersé et effacé, négligé et méconnu par les antennes patrimoniales locales.
Paper short abstract:
La maison grecque constitue un sanctuaire contre l'hostilité de la nature et surtout de la société, ainsi qu’un moyen d’investissement familial. La possibilité de la perdre dans le cadre de la crise actuelle est perçue comme une menace majeure qui mobilise activistes et partis politiques.
Paper long abstract:
A travers de multiples exemples ethnographiques nous approchons les rapports des gens, hommes et femmes, avec leurs maisons dans un contexte traditionnel et moderne. La maison, sanctuaire contre l'hostilité de la nature et surtout de la société, est un monument permettant à perpétuer le souvenir des générations antérieures qui l'ont bâti, ainsi qu'un moyen d'investissement financier qui sera hérité par les descendants de la famille. La possibilité de perdre la maison familiale dans le cadre de la crise actuelle à cause de l'endettement des ménages est perçue comme une menace majeure qui mobilise activistes et partis politiques.
Paper short abstract:
Lorsque le centre historique d'un village est réapproprié le temps d'une fête, les lieux sont parcours de manières différentes. Parfois, ce qui s'est passé le temps de la fête reste ancré dans les lieux et modifie les habitudes des habitants.
Paper long abstract:
A Signes, village du sud est de la France, lors de la fête patronale de la Saint Jean-Saint Eloi, les lieux sont réappropriés le temps de la fête. Les clefs du village sont remises aux participants par le Maire afin qu'ils possèdent pleinement les lieux. Certaines rues sont fermées à la circulation automobile pendant la durée de la fête. D'autres lieux en temps normal désertés deviennent le centre de l'attention. L'appropriation des lieux doit donc se faire différemment du temps quotidien. Les lieux investis et les parcours suivent des logiques villageoises mais aussi les revendications identitaires. Il arrive que certains espaces voient leurs noms modifiés à l'occasion d'une édition de la fête. D'autre part, certains habitants du village fuient les festivités et profitent de ce temps particulier du village pour partir en vacances, d'autres « reviennent » au village pour vivre pleinement ce temps particulier. Cette proposition présentera les enjeux qui sont à l'œuvre au sein du village durant la fête et dans qu'elle mesure ils peuvent influencer le quotidien.
Paper short abstract:
À l'entrée des propriétés landaises, il n'est pas rare d'apercevoir des pins maritimes décorés de guirlandes et fleurs en crépon pour marquer un évènement. Ce rite de passage et marqueur spatial symbolise une forme d'agrégation à un groupe social et et s'enrichit de nouvelles formes d'expressions.
Paper long abstract:
À l'entrée des propriétés landaises, séparant le domaine public et privé, il n'est pas rare d'apercevoir des pins maritimes décorés de guirlandes et de fleurs en crépon multicolores. Autrefois réservé à la période du mois de mai, plus précisément dans la nuit du 30 avril au 1er mai, des pins sont plantés pour honorer certaines personnes à l'insu de ces derniers. Ce rite républicain (« honneur aux élus » ) s'enrichit aujourd'hui d'une autre forme de sociabilité en s'adossant à un événement ou un rite de passage (mariage, 18 ans, permis de conduire, nouveaux voisins, départ à la retraite, etc.) et peut ainsi apparaître à n'importe quel moment de l'année. Cette communication propose d'examiner l'évolution de ce rite, qui est à la fois un marqueur spatial et communautaire, ainsi que ses enjeux sociaux qui redéfinissent une identité protéiforme caractérisant différents rites de passage : de classe d'âge, de seuil, de rite d'entrée et de rite de sortie (Van Gennep 1981).
Paper short abstract:
J’explore les formes à travers lesquelles l’héritage paysan se manifeste dans les maisons des familles des quartiers populaires de Santiago, et ces principales transformations pendant ces 50 dernières années, notamment les éléments matériels qui la composent.
Paper long abstract:
La migration rurale a joué un rôle central dans la configuration urbaine et sociale de ville de Santiago. Entre 1907 et 1960, 960.298 paysans pauvres ont migré vers la capitale. La plupart se sont installé dans les secteurs périphériques de la ville, où ils ont reproduit les modes de vie connus, les adaptant progressivement aux contraintes et influences imposées.
De cette manière une forme particulière d'habiter se configura, c'est à dire, un mode de signifier et vivre le quotidien, parmi lequel ils ont crée un espace propre. Tout au long de ce processus, et sous l'influence des grandes transformations économiques, politiques et sociales subis par le Chili au XXème siècle, cet héritage culturel s'est résinifie et ces formes se sont recomposés.
La maison, espace central de l'expérience de l'habiter, synthétise symbolique et matériellement ce processus et ces tensions
Dans cette communication j'explore les formes à travers lesquelles l'héritage paysan se manifeste dans les maisons des familles des quartiers populaires de Santiago, ainsi que ces principales transformations tout au long de ces 50 dernières années. Je me focalise sur les éléments matériels qui la composent : espaces, images et objets, et qui articulent un discours silencieux et sensible sur l'habiter.
À travers l'analyse de récits et photographies, je cherche à comprendre comment ces groupes de migrants et ces descendants ont configuré des modes de vie, des pratiques et des identités, issues de la tension entre une tradition culturelle paysanne et les possibilités que la vie urbaine et moderne propose.