This paper adopts a fractal anthropological approach to analyse how the Fulbe negotiate their identity vis-à-vis their former slaves, their neighbours, and their Cameroonian national identity, and to show the similarities that exist in the mechanisms, strategies and stakes present from the lowest to the highest levels of analysis.
Paper long abstract:
L'anthropologie africaniste s'intéresse depuis longtemps aux questions de changements d'identités, et ce à différents niveaux. D'une part, les études sur l'esclavage ont démonté les mécanismes qui empêchent ou permettent aux anciens esclaves d'être progressivement intégrés au lignage de leurs maîtres. D'autre part, les études sur l'ethnicité ont mis en évidence les processus artificiels de création d'ethnies ainsi que la flexibilité (ou parfois l'intransigeance) caractérisant l'accès à ces identités. Enfin, l'étude des phénomènes migratoires s'est penchée sur la signification et sur l'importance de la nationalité. Plus récemment, plusieurs anthropologues ont remis la citoyenneté à l'honneur dans un débat sur les excès des mouvements autochtones qui bourgeonnent en Afrique depuis l'introduction du multipartisme.
En adoptant une approche fractale de l'anthropologie et en prenant comme sujet d'étude la manière dont les Fulbe négocient leur identité vis-à-vis de leurs anciens esclaves, de leurs anciens alliés, et de l'identité nationale Camerounaise, cet article entend montrer la similarité des mécanismes, des stratégies et des enjeux identitaires présents, que ce soit au niveau interfamilial, interethnique ou international.