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Effectuée en Bordelais cette recherche, interroge les notions de résistance et de contournement des normes dominantes, par certains engagés, relatives à « l’accueil » de populations en situation d’exil et d’errance, à travers le prisme de l’habitat et de l’alimentation : entre nécessité et liberté.

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La notion d’ « accueil » à l’égard des populations en situation d’exil prend un sens très relatif dans l’espace public et fait débats. Face au potentiel déshumanisant des politiques publiques à l'encontre des indésirables, des initiatives, individuelles et collectives, tentent de gérer l’incertitude vécue par autrui. Si la norme politique dominante est celle d’un « accueil conditionné », excluant légalement les « sans-papiers », certains établis mettent en œuvre des pratiques de résistances, des ruses, des braconnages et de contournements des dimensions normatives de certaines lois, pour accueillir celles et ceux qui sont construits en outsiders, en leur proposant un toit et à manger. Le réseau des solidarités tissé sur la Métropole bordelaise et jusque dans les campagnes, prend différents visages et s’étire entre « faire pour » et « faire avec » cet Autre, lorsqu’il s’agit de se nourrir et de se loger. Parfois « hors-normes » à l’aune de celles qui dominent, ces pratiques, n’en restent pas moins des lieux où circulent, se négocient, s’inventent et parfois se querellent des valeurs autour d’une éthique de liberté et de care alors que la nécessité fait loi. Participer de l’aide alimentaire, inventer d’autres formes d’accès à l’alimentation, ouvrir des squats, où encore, accueillir chez soi, sont autant de manières mouvantes de contourner les contraintes structurelles auxquelles les acteurs de ces initiatives font face, conjointement avec celles et ceux qu’ils décident de ne pas laisser pour compte. Cette communication propose de les mettre en lumière et d’en analyser les enjeux.