Paper short abstract:

À partir d'un événement tragique de la colonisation française en Afrique il s'agit de comprendre comment la mémoire de celui-ci a pris place progressivement dans l'espace social. D'autre part, cette communication cherchera à discuter du rôle du chercheur dans la production de cette mémoire.

Paper long abstract:

Le passé des sociétés africaines semble prendre une place croissante dans les constructions identitaires des acteurs du continent et ce à plusieurs échelles : groupes dominés, militants politiques, artistes et niveau étatique proposent des narrations historiques qui, parfois, concurrencent l'historiographie traditionnelle. À partir de la répression de Thiaroye − en 1944, au Sénégal, au moins 35 combattants africains ayant combattu pour la France sont tués sur ordre de l'administration coloniale simplement pour avoir réclamé leur paye−, cette communication s'articulera autour de deux axes. D'une part, il s'agit de comprendre de manière diachronique quels ont pu être les différents milieux de mémoire et les régimes d'historicité favorisant l'expression du souvenir de la répression. Cette focalisation sur ces deux notions permet de mieux comprendre la morphologie et les modifications de l'espace social national sénégalais. D'autre part, étant donné l'importance de l'objet mémoire dans les sociétés contemporaines − postcoloniales ou pas−, il s'agit de développer des outils méthodologiques originaux pour cerner le lien entre passé historique et pratiques identitaires. Je propose pour mieux rendre compte des phénomènes d'anamnèse, la description de deux phases d'observation participante issues de mon terrain de recherche: un travail théâtral réalisé en classe et l'organisation d'une exposition photographique ayant trait à l'histoire de Thiaroye.