Paper short abstract:

Cette communication porte sur la situation du replacement, considérée dans un temps ordinaire (et non le moment des luttes et des mobilisations) pour questionner la formation de normes et les dispositifs de contrainte dans une dynamique d’ajustements réciproques entre citadins et autorités urbaines.

Paper long abstract:

Cette communication propose d'explorer les modalités de réinstallation de citadins ayant été ciblés par des mobilités résidentielles imposées par la modernisation et la réalisation de grands projets urbains à Lomé. Depuis 2009, la capitale du Togo est l'objet de nouvelles coopérations économiques suite à la levée de sanctions liées au « déficit démocratique ». Cette étape d'ouverture est marquée par une mise en chantier de la capitale (investissements dans les infrastructures) et de transformation des normes institutionnelles et politiques.

Dans ce contexte, les modalités de mise en œuvre du projet du Grand Contournement de Lomé permettent d'explorer de nouvelles relations entre les pratiques de pouvoir de l'Etat et les citadins. Les modalités d'action de l'Etat dans le cadre de cette opération emblématique constituent un enjeu qui va au-delà des projets puisqu'il s'agit alors de mettre en visibilité l'amorce de nouvelles pratiques de gouvernement : faire accepter le projet de modernisation, remettre en ordre les usages de l'espace, instiller un mode de « bonne conduite », être à la « bonne place »… Comment analyser les formes de contrôle et de pouvoir exercées à la fois par l'Etat et les citadins dans le site de réinstallation ?

La communication propose de cibler l'analyse sur les modalités d'acceptation de la relocalisation et l'instauration de règles de conduites (sociales et spatiales) à travers l'étude des pratiques ordinaires prenant place dans la situation de replacement quelques années après la réinstallation.