Send message to Author

Paper short abstract:

A travers une approche ethnographique, je décrirai les récits des souffrances de certaines femmes maliennes et burkinabè liés aux groupes armés. J'analyserai leur courage, leur rôle et les stratégies pour y faire face dans un contexte d’insécurités, où elles-mêmes sont vulnérables.

Paper long abstract:

Bintou Koné

University of Bayreuth

Binettakone@gmail.com

Abstract

Les souffrances, qu’elles soient inaudibles, invisibles ou visibles marquent le quotidien des femmes vivant dans des localités qui subissent des attaques armées. Malgré le contexte sécuritaire difficile, les femmes restent marginalisées voir exclues dans la lutte contre les insécurités, notamment en milieu rural. Au Burkina Faso et au Mali, elles sont la preuve vivante des victimes directes ou collatérales des groupes armés (djihadistes, terroristes, groupes d’auto-défenses. Leur point commun, ce sont les souffrances liées à la présence des groupes armés. Certaines femmes souffrent en silence, car elles ne voient pas d’autres alternatives. D’autres femmes décident, à bout de force, d’exprimer publiquement leur douleur quand les exactions deviennent extrêmes. A partir d’une approche ethnographique basée sur l’analyse des récits des souffrances de femmes, je cherche à comprendre comment malgré les souffrances causées par les groupes armées, les femmes arrivent à aller de l’avant en faisant face à leurs nouvelles conditions de vie dans un contexte de peur. Dans mon intervention, j’analyserai les récits des souffrances de certaines femmes, avant d’aborder leur courage et leurs stratégies mises en place pour y faire face individuellement ou collectivement. En même temps, je parlerai du rôle de la femme en tant que garante de la continuité d’une famille dans un contexte d’insécurités, où elles-mêmes sont vulnérables. Tout cela m’amènera à accorder un accent particulier sur trois concepts : peur, souffrance et courage afin de montrer l’articulation entre ces trois concepts à travers une analyse anthropologique.