Paper short abstract:
L’apparition spontanée et violente des « microbes » dans la ville de Douala est source d’inquiétude pour les populations et interroge de nombreux chercheurs et acteurs politiques. Ces interrogations sont à l’origine de l'étude qui vise à saisir ce phénomène, comme mouvement social. Ou pas.
Paper long abstract:
Fin novembre 2022, Douala a vu l’apparition d’un type de gangs dont le mode d’action leur a valu le nom qui leur a été attribué : les microbes. En effet, dans certains quartiers populaires, des bandes de jeunes munis d’armes blanches apparaissaient brusquement et fondaient littéralement sur les passants et les dépouillaient de tout ce qu’ils avaient sur eux et qui pouvait avoir une quelconque valeur marchande.
L’apparition de ce phénomène, son caractère spontané, violent et grandissant, sont source d’inquiétude pour les populations de la ville de Douala et au-delà, et interrogent de nombreux chercheurs et acteurs politiques. Comment expliquer ces agissements ? Qui sont ces « microbes » ? Quelles sont les mesures prises pour lutter contre eux et les « éradiquer » ?
Toutes ces questions sont à l’origine de cette étude visant à saisir le phénomène comme manifestation sociale, pour en déterminer la nature, comme mouvement social. Ou pas. Les actes de violence urbaine sont devenus récurrents dans le monde, et dans le cas particulier de l’Afrique subsaharienne, ils émaillent régulièrement les crises socio-politiques, elles aussi de plus en plus nombreuses cette dernière décennie. Cette analyse diachronique de l’irruption des « microbes » dans le quotidien des habitants de Douala nous emmène à analyser les acteurs impliqués et donc les forces en présence dans les centres urbains, qui se positionnent comme autant de lieux, cadres et moyens d’expression de populations , mais aussi des manifestations d’un certain état de santé de la société dans laquelle ils apparaissent.