Paper short abstract:
Le processus de paix constitue un moyen pour les acteurs armés de convertir leur capital militaire en capital politique ou économique. Cependant, est-ce que n'importe quel acteur armé peut en bénéficier ? Cela implique t-il une continuité ou une rupture avec le système social précédent ?
Paper long abstract:
Lors d'un diner informel avec l'ancienne mairesse de Goudam, alors que nous discutions de la mise en œuvre de l'accord de paix, celle-ci constate amèrement au détour d'une phrase que « cette guerre a créée de nouveaux acteurs politiques et de nouveaux riches ». Cette communication propose d'éprouver cette affirmation à partir de faits politiques et d'éléments empiriques divers.
La médiation internationale, par la mise en place de nombreux dispositifs (commissions, autorités intérimaires..) permet aux acteurs armés qui ont « signé la paix » de convertir leur capital militaire en capital politique ou économique. L'objet de cette communication est donc de repérer ce qui change mais également ce qui perdure après une période de conflit. Y'a t-il une subversion des hiérarchies sociales ou au contraire un renforcement des rapports de domination ? Pour tenter d'y répondre, je m'appuierai en particulier sur les notions de capitaux et de ressources et le concept de conversion.
Cette communication s'appuie sur huit terrains menés entre 2012 et 2018 d'une durée de 7 mois et demi au total, au Mali et dans les pays de la sous-région (Mauritanie, Algérie, Niger, Maroc), principalement auprès de membres des mouvements armés constituant la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA).