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Accepted Paper:
Paper short abstract:
La présente communication se penchera sur comment des animateurs d’une radio haïtienne desservant la comunauté immigrante de Montréal naviguent la rencontre entre la dualité linguistique du contexte canadien et la dualité de couleur (noir / mulâtre) en contexte haïtien.
Paper long abstract:
Le proverbe haïtien « nèg rich se milat, milat pòv se nèg » illustre bien comment la lutte des classes en Haïti se vit, comme l'explique Micheline Labelle, « sous sa couverture coloriste » (Labelle 1982 : 52). En effet, la dualité entre noirs et mulâtres traverse le récit historique du pays et constitue le prisme à travers duquel y sont comprises les idéologies à la fois politiques et linguistiques.
À leur arrivée au Québec, les vagues successives d'immigrants haïtiens qui se sont établis à Montréal à partir du début des années 70 se sont heurtées à une nouvelle dualité, linguistique cette fois. En tant que ressortissants d'un pays membre de la francophonie, les immigrants d'origine haïtienne étaient considérés par les autorités provinciales comme francophones, en dépit du fait qu'en Haïti seulement 4 à 8% de la population parle couramment le français. Ainsi, d'une dualité de couleur (noir / mulâtre), ils sont passés à une dualité linguistique (anglais / français). Tous ceux qui n'entraient pas dans ce cadre se rangeaient dans la catégorie essentiellement transitoire d'allophones. Pour les Québécois d'origine, les Haïtiens devenaient de fait des noirs parlant français, peu importe qu'en Haïti ils se soient considérés grimauds, marabouts, mulâtres, ou noirs, créolophones ou francophones.
La présente communication se penchera sur comment des animateurs d'une radio haïtienne de langue française desservant la communauté immigrante de Montréal naviguent la superposition de ces dualités multiples et parfois contradictoires dans le cadre de leurs activités quotidiennes en ondes et hors des ondes.
Langue et race en francophonie des Amériques
Session 1