Paper short abstract:
Des groupes laïcs régionaux donnent à voir une « vitalité du catholicisme »—créativité religieuse faisant référence à l'Église mais ne s'y résumant pas—posant défi au modèle paroissial, mais traduisant des besoins spirituels vécus de façon autonome et complémentaire au catholicisme institutionnel.
Paper long abstract:
Un terrain mené dans les Basses Laurentides, de 2012 à 2015, nous a permis d'y documenter ce que Lemieux et Montminy qualifiaient de « vitalité du catholicisme ». Nous avons pu étudier les manifestations de cette « capacité à supporter une créativité religieuse réelle, observable et faisant trace dans la société » (1992 ; 9). Cette vitalité ne se voudrait pas conventionnelle, conformiste ou légaliste (idem) et si elle fait référence à l'Église-institution, elle ne s'y limite pas.
Si à l'époque, les sociologues donnaient comme exemple le mouvement catéchétique, les communautés de base et le mouvement charismatique, nous considérons pour cette présentation toutes initiatives se déclarant proprement catholiques et cherchant à offrir et vivre le catholicisme en dehors de la messe dominicale. Les groupes laïcs étudiés à St-Jérôme, s'ils ne se retrouvent plus guère dans les formes traditionnelles de la pratique catholique, en mobilisent toujours activement les codes et symboles. Si cette vitalité semble s'émanciper du cadre paroissial, elle s'inscrit toujours dans le cadre diocésain.
Les groupes laïcs étudiés offrent à voir différentes tendances, certaines plus conservatrices et d'autres plus libérales, mais ils partagent plusieurs points communs propres à la spiritualité contemporaine, plus difficilement accommodés par la structure paroissiale conventionnelle. À travers leur souci de guérison, la multiplicité de leur appartenance, et leur mobilité physique comme spirituel, les laïcs étudiés se font les promoteurs fervents d'une vie catholique autonome mais complémentaire du catholicisme institutionnel.