Paper short abstract:

Cette communication essaie de décrire et analyser, principalement à partir du point de vue des acteurs, les dispositifs locaux de lutte contre le terrorisme. Les modalités de mise en oeuvre de ces dispositifs locaux décline la manière la crise sécuritaire est appréhendée par les acteurs.

Paper long abstract:

Cette communication essaie de décrire et analyser, principalement à partir du point de vue des acteurs, les dispositifs locaux de lutte contre le terrorisme. Bittou et Ziou sont toutes deux communes frontalières du Ghana qui ont cependant un vécu différent de la crise sécuritaire à laquelle est confronté le pays depuis les huit dernières années. Alors que la commune de Bittou subit couramment des attaques terroristes depuis 2019, la commune de Ziou quant à elle n’a pas connu jusque-là une attaque sur son territoire. Comme dans de nombreuses parties du pays, on note la présence dans ces deux communes des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils des forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont très actifs sur le plan du contre-terrorisme. Dans la commune de Ziou, leur engagement est mis en avant comme facteur déterminant dans la non-survenue d’attaques. En dehors de ce facteur qui est objectivable, les habitants invoquent la « protection des ancêtres » ou le déploiement de forces mystiques par les leaders coutumiers locaux. Au-delà du caractère identitaire, l’usage de telles méthodes dites endogènes au même titre que les séances collectives de prière entreprises au sein des religions révélées un peu partout dans le pays est révélateur de la manière dont la crise sécuritaire est appréhendée localement à l’échelle collective ou individuelle.