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La présente contribution vise à présenter l'une des manifestations du militantisme associatif religieux sur des campus universitaires à Bamako. Il s’agit de la co-délivrance de savoirs théoriques et pratiques par des groupes religieux estudiantins que nous qualifions de « curriculum social ».

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La co-délivrance de savoirs « dés-académisés » au sens de (F. Sarr, 2016) par les groupes religieux estudiantins sur des campus universitaires à Bamako au Mali, en tant que manifestation du militantisme associatif religieux se décline en offres de formations confessionnelles mais aussi laïques allant dans le sens du développement personnel, de l’économie familiale et dans le sens des domaines plus pratiques en lien avec l’entrepreneuriat dans des secteurs du développement rural. Ces formations dés-académisées mais qui impliquent des acteurs d’un milieu académique, viennent satisfaire des besoins de formations non prises en charge par l’institution universitaire étatique, du moins dans des structures où elles sont délivrées, d’où l’expression de co-délivrance (J.-P. Olivier de Sardan, 2009).

Les savoirs ainsi délivrés sont qualifiés de modules d’un « curriculum social » (A. Sounaye, 2020) en complément des programmes académiques. Ce projet éducatif porté par les groupes religieux estudiantins s’inscrit en droite ligne de l’appel historique à la décolonisation de l’université prôné par les syndicats estudiantins dès les premières heures de l’université en Afrique occidentale. Le militantisme associatif religieux estudiantin, se démarquerait ainsi du militantisme syndical par ces efforts concrets de décolonisation et d’africanisation de l’université, si l’on entend par décolonisation de l’université, l’enseignement de programmes adaptés aux besoins de formations des bénéficiaires. Vu sous cet angle, la co-délivrance de savoirs dés-académisés par les groupes religieux estudiantins n’évoque-t-elle pas une certaine liberté universitaire ?