Contribution short abstract:

Dans cette thèse de sociologie, une série photographique fictionnelle est mobilisée par photo élicitation lors d'entretiens menés auprès d'artistes et scientifiques ayant participé à des résidences d'artistes en laboratoires de sciences. Cette narration visuelle réinterroge l'écriture ethnographique

Contribution long abstract:

Ma thèse de sociologie porte sur les effets produits par les collaborations établies entre artistes et scientifiques, dans le cadre de résidences d’artistes accueillies en laboratoires de sciences, sur les pratiques artistiques et scientifiques contemporaines. Elle examine les résidences en termes d’« actants » (Latour et Wooglar, 2006) et d’expériences (Dewey, 2010). Leur suivi ethnographique a donc été envisagé. Entretiens (34), observations (40) et images (689) recueillis sur le terrain dévoilent un processus résidentiel linéaire (temps) et ancré (espace). Or, dans les observations et échanges informels recueillis auprès des enquêtés, celui-ci se morcelle en plusieurs espace-temps.

J’ai donc expérimenté la création d’une série photographique (6 images), selon une démarche en partie inspirée par le « design-fiction » (Dunne et Raby, 2013). Elle aligne les étapes observées lors des résidences, de sorte à représenter une résidence artistique idéalement linéaire et ancrée au sein du laboratoire. Soumise par photo elicitation interview (Harper, 2002) aux artistes et scientifiques lors de retours d’expérience en résidence, elle propose une narration scientifique visuelle permettant de déterminer si oui ou non, cette série photo dépeint une totale fiction.

Il en résulte que les étapes représentées dans la série reflètent bien l’expérience de résidence des enquêtés. Mais ceux-ci révèlent aussi un processus de résidence multi-situé, morcelé en différentes temporalités. Cette narration visuelle se présente donc comme outil participatif dans la co-construction, l’écriture et la transmissions des savoirs, questionnant, finalement, les manières de recueillir et restituer les données d’une ethnographique repensée par la fiction.