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La communication porte sur la mobilisation de réseaux religieux contre les dysfonctionnements de l’administration publique en s’intéressant aux agents publics pentecôtistes au Cameroun. Cette résistance est envisagée comme produit d’une compétence éthique qui entérine ou conteste l’ordre établi

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Dans un contexte de résurgence du religieux que Peter Berger lisait sous les traits d'un réenchantement du monde, la mobilisation de référentiels religieux dans le travail administratif sont un traceur des transformations des sociétés africaines. En fondant une image de soi et du monde mais aussi un modèle de conduite théorisé, la religiosité est un ressort qui est d'une grande portée sur les dynamiques administratives. Cette communication se propose de rendre compte de la rencontre entre réseaux de croyances religieuses, discours et action de résistance dans et sur l'administration publique en s'intéressant aux agents publics pentecôtistes au Cameroun. Qu'il s'agisse de l'invocation de l'intégrité, la dénonciation d'actes de corruption, les appels à la repentance des élites, les sessions de jeûne et prière, etc., les pratiques concrètes de résistances administratives sont envisagées par le biais de la cristallisation d'une compétence éthique. Cette résistance est celle de gens ordinaires au sens d'Eric Hobsbawn ; allie exigence éthique et indocilité au regard des normes et pratiques dominantes dans une société soumise à un pouvoir monolithique et autoritaire. Cette rencontre singulière entre compétence éthique et résistance actualise l'expérience de la violence pratique et symbolique et la demande d'ordre qui traversent des espaces administratifs dominées par les dysfonctionnements et la corruption. Elle est aussi révélatrice de la capacité des croyances religieuses à marquer d'anciennes ou de nouvelles solidarités, à entériner l'ordre établi ou à le réfuter. L'on suivra tout particulièrement la portée administrative des expressions individuelles ou collectives de la piété lorsqu'elles fondent des réseaux.