Paper short abstract:

Cette communication s'intéresse à la production et aux usages de « faux » papiers d'identité au Cameroun et à ce qu'ils nous disent sur les rapports pratiques et imaginaires à l'Etat, le travail de l'administration, et les limites aux projets de rationalisation de l'identification.

Paper long abstract:

Le long du Palais de Justice de Yaoundé, dans ses couloirs, ou plus loin dans les cantines qui l'entourent se pressent les « appacheurs », proposant casiers judiciaires, certificats de nationalité, ou jugements supplétifs aux justiciables. La visibilité de ces activités informelles et leur proximité avec l'institution étatique pointent les ambiguités de cette production de papiers d'identité , que l'on appellera ici « bricolés » ou informels. Leur production, leurs usages et les commentaires - officiels ou officieux - auxquels ils donnent lieu seront décrits et sommairement analysés ici pour mieux comprendre le fonctionnement de ce qu'un des acteurs de cette économie des papiers appellent « L'État sous l'arbre ». Quels rapports pratiques à et quels imaginaires de l'État ressortent de ce recours à des « faux papiers » : s'agit-il de le contourner, de le pénétrer ? Comment les administrations contribuent-elles et réagissent-elles face à ce qui facilite et entrave leur travail ? Dans quels contextes et par qui sont dressées les limites à l'usage des faux ? A partir d'une enquête préliminaire, cette communication voudrait proposer plusieurs pistes de recherche sur des pratiques sociales et étatiques imbriquées et extrêmement répandues malgré les multiples projets de rationalisation de l'identification.