Paper short abstract:

La milice est une conséquence de la faiblesse de l’autorité de l’Etat. Pour rayonner, elle s’appuie sur les idéologies nationaliste et messianique couplées de la théorie d’invulnérabilité. Et pour administrer les entités sous son contrôle, elle se scinde en factions non armée et armée.

Paper long abstract:

La lutte armée est l'une des caractéristiques de l'histoire politique et administrative de l'Afrique contemporaine et de la RDC en particulier. Ce phénomène apparait comme un mécanisme d'auto-prise en charge mis en place par des personnes ou groupes d'individus ayant constatés, non sans gêne, que les lois, le secteur de la sécurité, l'administration et les politiques en place sont en leur défaveur. Pour rayonner et se maintenir, les milices s'appuient sur l'idéologie nationaliste et à ce titre elles se nomment « patriotes». A cette idéologie se greffent celles de messianisme et d'invulnérabilité. Tous les chefs miliciens s'autoproclament « libérateurs» de leurs nations de l'oppression. Pour renforcer la morale de la troupe, les miliciens recourent à la drogue et aux fétiches. Et pour des raisons de lobbying et de gouvernance des entités sous leur contrôle, elles se scindent en factions civile et militaire. Certaines armes utilisées sont achetées localement à vil prix ou pillées dans des stocks officiels. D'autres sont importées via les pays voisins et les trafiquants d'armes. Le corps de la milice est composé généralement des jeunes désœuvrés et des enfants déscolarisés. Les femmes sont essentiellement utilisées dans le renseignement et pour le transport des armes et minutions. Cependant, nombreux miliciens esquivent la nourriture préparée par les mains d'une femme aux motifs qu'elle est impure et source de malheur. Le repli des miliciens dans les milieux ruraux est une stratégie pour se soustraire des poursuites mais également pour s'autofinancer à travers l'exploitation et la commercialisation des ressources naturelles.