Paper short abstract:

En suivant la production d’un documentaire de recherche-création sur la mémoire du héros nationaliste camerounais Ruben Um Nyobe, cette communication interroge l’espace d’expression ouvert par cette expérience filmée pour la troupe de jeunes danseurs du collectif KUNDE.

Paper long abstract:

En 2019, je soutiens ma thèse sur les enjeux de la patrimonialisation à Douala au Cameroun, et j’y interroge la porosité entre les concepts d’art contemporain et de patrimoine dans le contexte camerounais actuel. Parfois, la patrimonialisation semble se faire par la performance, comme dans le cas du groupe de danse KUNDE qui reprend et re-chorégraphie des danses dites traditionnelles pour transmettre la mémoire occultée de l’indépendance nationale camerounaise. En 2020 – 2021, j’entreprends une résidence de recherche création au sein du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains de Lille. L’école de cinéma accueille le projet notamment pour son intérêt à « aborder des problématiques de recherche par la forme ». Le film accompagne le collectif de danse KUNDE dans son processus de création et documente sa réinterprétation artistique contemporaine de la mémoire du héros national, Ruben Um Nyobe. Ce travail d’un an (choix des contacts, des lieux, écriture du scénario en résidence et tournage en équipe réduite et en itinérance) se veut le plus collaboratif possible. Dans cette communication, je souhaite questionner l’apport de cette démarche collaborative et la construction ou non d’un espace d’expression par le film pour le groupe KUNDE. Pour cela, nous analyserons les conditions de production mais également la réception du documentaire par différents publics (artistes, producteurs, chercheurs au Cameroun et en France). Il s’agira plus largement de contribuer à une réflexion sur la recherche-création et sur les possibilités et les difficultés qu’elle génère pour le chercheur et les artistes.