Paper short abstract:

La communication explore les rôles des mototaxis dans l’émergence des identités professionnelles juvéniles et dans la transformation des pratiques urbaines et transfrontalières

Paper long abstract:

Les mototaxis sont devenues le moyen de transport et de mobilité le plus utilisé à Bamako et Zégoua. Leur apparition comme moyen de transport est récente à Bamako, tandis qu’elles existent à Zégoua depuis la fin des années 1970. Leur prédominance à Zégoua s’explique par la position géographique de la ville et les restrictions à la circulation des personnes et de leurs biens dans la zone transfrontalière (Mali, Côte d’Ivoire et Burkina Faso) au sein de laquelle l’autonomie de circulation joue une fonction performative dans la vie sociale des populations. Ainsi, les mototaxis assurent plus à Zégoua une fonction de maintien des réseaux de parenté et de solidarité qui transcendent la matérialité des frontières. Par contre à Bamako, leur apparition dans le paysage du transport urbain est consécutive à l’avènement dans les années 2000 des motos de marque sud asiatique. Aussi bien à Bamako qu’à Zégoua, les mototaxis sont devenues un véritable moyen d’insertion sociale et économique des jeunes pour leur professionnalisation. En s’appuyant sur les théories de ‘soft’ infrastructures (Star 1999) et de celle de l’Acteur-réseau (Latour, 1996) et sur un travail ethnographique à Zégoua et Bamako auprès de jeunes conducteurs de mototaxis, d’élus communaux, d’agents de la police des frontières et de compagnies de transport, notre communication analyse comment les mototaxis connectent et transforment les identités, les cycles de vie des jeunes et les environnements urbains et transfrontaliers.