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Notre contribution analyse le retour en Sierra Leone et Guinée équatoriale, d' esclaves africains affranchis provenant des Etats-Unis d'Amérique, de Jamaïque et d' Angleterre. Elle traite des incidences linguistiques et culturelles: la créolisation, la diffusion de l'anglais et du protestantisme.

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La traite et l'esclavage des Africains s'étendent du XVIe au XIXe siècles. Les révoltes d'esclaves et le mouvement abolitionniste impulsés à la fin du XVIIIe siècle entament le système négrier et esclavagiste. L'abolitionnisme vise la suppression de l'esclavage des Noirs. C'est un mouvement international né en Angleterre où il est incarné par William Wilberforce, fondateur de la Society for the extinction of the slave Trade. En France, il est surtout représenté par l'abbé Grégoire et Victor Schoelcher. Aux États-Unis d'Amérique, l'abolitionisme est animé principalement par les Quakers et des missions protestantes comme les évangélistes dont faisait partie Harriet Beecher-Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom. Après l'affranchissement des esclaves noirs, des groupes d'abolitionnistes anglais vont organiser leur retour en Afrique, notamment en Sierra Leone. Leur présence dans ce pays, et plus tard dans l'actuelle Guinée équatoriale dans le sillage du Tribunal hispano-britannique chargé de la répression de la traite, permettra le développement local de la langue anglaise et de la religion protestante. La diversité des peuples, des langues et des culturelle sur ces deux territoires favorisera la créolisation c'est-à-dire un phénomène de métissage culturel et linguistique.

Notre contribution analyse le retour de ces anciens esclaves en Afrique, ainsi que les incidences linguistiques et culturelles de leur installation en Sierra Leone et en Guinée équatoriale. Pour ce faire, nous nous appuyons sur les archives britanniques et espagnoles, les mémoires des pasteurs baptistes anglais, les entretiens ciblés, l'observation directe et les enquêtes de terrain.