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Paper long abstract:

Depuis plus de deux décennies, la commune de Sanankoroba, de par sa proximité avec Bamako et son accessibilité, fait l’objet d’une compétition accrue autour de ses terres, à cause non seulement de l’étalement incontrôlé de Bamako, mais aussi de la prééminence des autorités communales et coutumière dans le jeu foncier local. La convoitise des terres de Sanankoroba se traduit par l’immatriculation d’une bonne partie de ses terres. On observe aussi, de plus en plus, des dépossessions illégales des terres. Face à ces pratiques, les communautés rurales anticipent sur les risques de perte de leur patrimoine foncier voire territoire en procédant aux lotissements des terrains agricoles qui sont mis sur le marché. Leur stratégie renvoie aussi à la construction des balises afin de sauvegarder le peu de terres qui reste pour les générations futures et la pérennité de leurs activités agricoles. Dans cette communication, nous nous intéressons à l’implantation des balises entre les villages Digato et Tourela dans la commune de Sanankoroba. Les balises ne sont pas seulement la ligne de démarcation entre deux terroirs villageois, ni une transformation du paysage agraire des terroirs, elles sont synonymes de dénégations des normes et règles de gestion foncière, de tensions foncières qui opposent communautés villageoises. Mieux, les balises deviennent des symboles des pratiques urbaines qui consacrent de nouveaux types de rapports de pouvoir. L’étude qui se base sur l’approche qualitative entend saisir le rôle des balises dans la transformation foncière et leurs effets sur les rapports inter-villageois dans le jeu foncier à Sanankoroba.