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La création d’une antenne du M23 à Paris a été motivée, selon ses membres, par la volonté de défendre des valeurs politiques. Cependant, une étude des trajectoires des militants montre que la constitution de cette antenne est également investie par des logiques propres aux expatriés sénégalais en France.

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Le mouvement du 23 juin 2011 (M23) est né au Sénégal de la volonté de constituer un garde fou de la Constitution, afin d'empêcher une nouvelle candidature d'Abdoulaye Wade, le président sénégalais depuis le 1er avril 2000. En réunissant différents partis politiques d'opposition, ainsi que des organisations de la société civile, le rôle symbolique initial de ce collectif s'est finalement conclut par un échec. Le 26 février 2012, Abdoulaye Wade briguait un nouveau mandat. S'en sont suivis plusieurs mois de violentes manifestations, arbitrées en grande partie par le M23 à Dakar. Malgré ce premier échec, ce collectif a sauvegardé son rôle d'initiateur des mouvements qui ont secoué la capitale sénégalaise pendant plusieurs mois.

Plusieurs antennes du M23 ont vu le jour au Canada par exemple, en Italie, mais aussi à Paris. Ses membres mettent en avant la volonté de défendre des valeurs pour justifier la création de ces antennes.

Cependant, tout en se mobilisant pour les mêmes objectifs, le M23 en France est investit par des logiques spécifiques, propres notamment au parcours des expatriés, induisant ainsi des logiques transnationales, militantes, dans une perspective de préparation d'un éventuel retour au pays.

Il s'agit d'étudier les parcours des membres du M23 en France, les trajectoires de migrations, ainsi que les trajectoires militantes de ces individus, afin de dégager des spécificités à l'engagement de la diaspora sénégalaise à Paris dans le M23, et de penser l'engagement non seulement au service de valeurs à défendre, mais également de carrières à bâtir.