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Le lien politique avec le système algérien d’Algériens vivant en France, s’examine en deux temps : avant et après la création de la circonscription législative à l’étranger. Une ethnographie des pratiques de mobilisation politique montre ainsi l'émergence d'une société civile trans-nationalisée.

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Le lien politique avec le système algérien, pour des Algériens vivant en France, s'examine en parcourant l'évolution des formes d'engagement de leurs activités politiques, et en distinguant deux configurations : avant et après la création de la circonscription législative à l'étranger, 1962-1997 et 1997-2012.

Dans la première, co-existe en France une opposition clandestine au régime de parti unique algérien, et une action encadrée par des organisations « satellites » du régime algérien, Amicales et Unions nationales. Cette physionomie se renouvelle avec des changements institutionnels doublement localisés : la direction associative s'ouvre aux étrangers en France (1981) et l'Algérie institue le multipartisme (1988).

Dans la seconde, la création de huit postes de députés de l'émigration siégeant à l'Assemblée Populaire Algérienne [APN], dont quatre en France, bouleverse les comportements et les organisations politiques et renforce l'intégration des expatriés au système politique algérien.

L'ethnographie des pratiques actuelles de mobilisation et d'organisation politique, centrée sur les effets de la parlementarisation des expatriés algériens — enquête à Marseille auprès des députés de l'émigration, de militants de partis algériens, d'acteurs associatifs, de citoyens — permet d'observer la construction d'un espace sociopolitique de la communauté algérienne, liant et associant les acteurs politiques des territoires algérien et français. Elle conduit à s'interroger sur l'émergence d'une société civile trans-nationalisée franco-algérienne qui questionne la notion de diaspora avec les nouvelles entités diasporiques (Ma-Mung 1999, Dufoix 2006, Fibbi et Meyer, 2002), les mobilisations et politisations doublement localisées (Sassen 2009, Combes, 2011), et les formes de la société civile en contexte trans-national (Bolzman, 1999).