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Paper Short Abstract:

Cette communication explore le nexus entre les imaginaires de mobilités et les stratégies de réinvention en temps de crises au Mali.

Paper Abstract:

On assiste à une invasion de motos dites chinoises au Mali au tournant des années 2000. Jadis utilisées comme un moyen de traversée dans les zones transfrontalières Mali-Burkina-Faso-Cote d’ivoire, les motos, surtout celles dites chinoises, firent leur entrée dans l’écologie urbaine bamakoise comme moyens transport par excellence des personnes et des biens à la fin des années 2010. Cela fait suite à une crise généralisée du chômage des jeunes où la moto est perçue et utilisée par des ruraux en exode à Bamako et des jeunes diplômés sans emploi comme gagne-pain. Au même moment que la moto est utilisée comme une stratégie de survie par des jeunes en quête de mieux-être, elle est aussi bien utilisée par des groupes terroristes, les groupes d’autodéfense, que les forces de défense et de sécurité dans l’expansion de la violence et dans la sécurisation des personnes et de leurs biens au Mali. C’est pour dire que la moto fait de plus en plus partie de l’écologie de la guerre au Mali en proie aux attaques terroristes, djihadistes, indépendantistes et aux déplacements massifs des personnes. Ces usages multiformes de la moto nourrissent des imaginaires de la sécurisation, de la violence et de mieux-être au Mali luttant contre l’insécurité et des crises de mobilité et d’employabilité. Cette communication est nourrie par nos recherches ethnographiques en cours sur les soft infrastructures de la migration et de la mobilité au Mali.