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Le Mouvement des Soulaliyates émerge en 2007 et revendique le droit pour les femmes de pouvoir percevoir comme les hommes des indemnités générées par les opérations de cession de terres collectives. De quelles manières les différents registres de droit sont-ils réinterprétés et utilisés dans le cadre de cette mobilisation?

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Ce papier sera consacré au Mouvement des Soulaliyates qui émerge en 2007 au Maroc. Cette mobilisation revendique le droit pour les femmes de pouvoir percevoir, comme les hommes, une partie des indemnités générées par les opérations de cession de terres collectives qui s'accélèrent à partir des années 1990 sous la pression de l'expansion urbaine et démographique et de la multiplication des projets touristiques. Ces terres sont gérées par un statut juridique pluriel et opaque et sont tant soumises à la tutelle de l'Etat (par l'intermédiaire du Ministère de l'Intérieur) qu'à des règles coutumières qui diffèrent d'une région à l'autre. Ainsi, il s'agira d'analyser de quelle(s) manière(s) le droit codifié et le droit coutumier sont réinterprétés et utilisés, et ce tant par les soulaliyates que par les autorités publiques et locales en réponse aux revendications de ces dernières.

Afin de répondre à cette question, notre présentation reposera sur les résultats d'une étude ethnographique réalisée aux abords de la ville de Kénitra, auprès de femmes engagées au sein du mouvement des soulaliyates (les Mehdia et les Hdâdda). Quels registres de légitimation mobilisent-elles pour justifier leurs demandes? En quoi ces registres diffèrent-ils de l'argumentation proposée par le ministère de l'Intérieur qui reconnaît officiellement la validité de leurs revendications à travers une circulaire émise en 2010? De quelle manière, enfin, les opposants au mouvement tentent-ils de contourner cette même circulaire ?