Paper short abstract:
La tontine est devenue une voie de crédit dans des contextes «macroéconomiques» de pauvreté. Ici, on présente une réflexion sur les interactions sociales établies dans un groupe d'immigrés et l'importance de l'échelle micro pour les analyser et expliquer comment cette pratique devient possible
Paper long abstract:
Une tontine est une association informelle et temporelle d'un groupe de participants qui acceptent de s'engager à des contributions financières régulières pour constituer un fonds commun, qui est donné à chaque contribuable sur une base tournante mensuelle. Ceci nous amène à un champ d'étude éminemment économique, tout en comprenant l'économie comme un instrument pour promouvoir les relations sociales et leur donner du sens.
Vues d'une perspective globale ou «macro», les tontines sont souvent associées à des situations de pauvreté ou d'exclusion sociale, devenant les principales ressources financières pour de nombreux groupes qui trouvent des difficultés à accéder aux voies de crédit formel et qui sont poussés à développer des réseaux subsidiaires de soutien socio-économique. Telle est la perspective traditionnelle à partir de la quelle on est habitué à aborder les études autour des tontines.
Cependant, au delà des analyses qui soulignent la primauté de l'influence de la structure globale sur les acteurs sociaux et leurs pratiques, nous voulons plutôt mettre l'accent sur comment ces pratiques sociales ont lieu et comment elles deviennent possibles. Il s'agit de mettre l'accent sur le comment vers le pourquoi. Cette recherche (en cours encore) vise à faire progresser les connaissances sur la façon dont les microprocessus basées sur les interactions «face-to-face» autour de l'économie, la confiance et la réciprocité sont construits.
Plutôt que de donner des réponses -qui nous n'avons pas encore-, ce que nous voulons montrer est la vision et les questions qui découlent lorsque l'on étudie un sujet «classique» de l'économie politique à partir d'une échelle interactionnelle.