Paper short abstract:
À partir d'une ethnographie sur les dialogues entre les populations et les acteurs institutionnels dans la forêt Lacandona (Chiapas, Mexique), on analyse l'incertitude et les contradictions vécues par les populations locaux dans un milieu de forêt récemment colonisé.
Paper long abstract:
Les transformations des milieux forestiers n'étaient pas nécessairement une source d'incertitude environnementale dans le pays du sud, concrètement á l'Amérique Latine, avant de la deuxième moitié du XXe siècle. Dans de nombreux contextes ruraux, cela a été interprété comme un signe de modernisation, voir une stratégie pour la croissance économique. On parlait donc de «l'expansion de la frontière agricole", c'est á dire, les appropriations des territoires et des ressources naturelles «sous-utilisés" de la part des États.
Dans les années soixante-dix les transformations des forêts ont été considérées comme un signe de la dégradation écologique à échelle mondiale. En général, il y a 20 ans que les populations colonisatrices des écosystèmes intertropicaux ont commencé à se rendre compte de l'impact des discours et des politiques environnementales. Les paysans, souvent considérés par les institutions publiques comme les principaux responsables de la déforestation des territoires colonisés, ont vécue l'incertitude de s'approprier de leurs nouveaux milieux. Ils ont subi également les pressions des préoccupations lies á la dégradation environnemental que les experts, le gouvernement et les ONG cherchent à rendre visible dans leurs localités.
À partir d'une ethnographie qui cherche à comprendre les dialogues entre les populations et les acteurs institutionnels dans la forêt Lacandona (Chiapas, Mexique), on met en évidence les tensions du processus «d'écologisation» de ce territoire ainsi que l'appropriation complexe, et parfois contradictoire, du discours de la conservation au niveau local.