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Accepted Paper:
Paper short abstract:
Il s'agira de montrer que la situation de détresse matérielle et d’incertitude quotidienne des personnes sans abri ne les dépouille pas nécessairement de leur identité historique, sociale, politique et affective. C'est plutôt cette incertitude, expérience inédite de soi et des autres, qui les amène à une lutte pour "tenir" face aux conditions limites et d'y faire face pour, comme ces personnes l'affirment, "rester soi même malgré tout ».
Paper long abstract:
Depuis 1990 lorsque la question du sans-abrisme est devenue d'intérêt public, la représentation dominante des personnes sans-abri portée par le discours ordinaire, politique et souvent savant est celle d'une individualité négative, sans attache, aux bords du monde, hors échange complétement desaffiliée.Cette représentation repose sur l'idée qu'à une situation de précarité socio-économique correspond automatiquement un processus de précarisation de l'être. Les sans abri sont ainsi conçus comme des identités incertaines dépourvues d'une conscience de soi et de leur propre individualité positive. Il s'agira de montrer à travers une ethnographie réflexive des pratiques sociales des sans abri réalisées dans la région parisienne, que leur situation d'incertitude quotidienne, constitue une expérience complexe de leur quant-à-soi, qui fait apparaître une sorte de subjectivation relationnelle, (une subjectivité liminale ?) loin de l'individu dé-subjectivé de la représentation dominante. Cette subjectivation toujours active est construite sur des logiques plurielles, jamais essentielles, notamment sur la pluralité des formes de territorialisation de vie ; la lecture réflexive de leur mémoire individuelle et sociale et la narrative quotidienne du soi ; les interactions avec les autres entre don, transaction et confrontation ; l'interprétation de leur propre corps souvent fragilisé mais qui exposé dans l'espace public fait du corps un sujet politique.Ces logiques seront analysées dans leurs imbrications, comme des expériences totalisatrices qui transcendent la logique purement négative de la privation. Ne peut-on pas dire que ce sont les conditions incertaines de vie qui amènent les sans-abri à un travail d'affirmation de soi afin d'objectiver un univers des violences avec lequel ils ne veulent plus consentir ?
Uncertain memories, disquieting politics, fluid identities
Session 1 Wednesday 11 July, 2012, -