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La construction sociale d'une sainte populaire sera interrogée à l'aune des mises à l'épreuve qui s'exercent tant sur différents protagonistes des récits hagiographiques (la sainte, son veuf, le voyant, la villageoise qui a perdu la raison, etc.) que sur les fidèles, à travers les pratiques de dévotion observées dans et autour de son sanctuaire.

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Dans le contexte religieux du Brésil contemporain, où la porosité et la labilité des appartenances cultuelles sont attestées depuis longtemps (Aubrée, Birman, Boyer, entre autres) les divergences entre catholiques et évangéliques se focalisent notamment autour du culte des saints. Dans cette perspective, on interrogera les écarts et les ajustements entre différents modes de mise à l'épreuve dans les pratiques cultuelles d'une sainte "populaire".

Dans ce bourg littoral du nord de l'État du Ceará cohabitent les fidèles de deux églises évangéliques (Assembléia de Deus et Assembléia de Deus Montese), un groupe de jeunes catholiques charismatiques, un groupe de prière d'une église catholique dédiée à São José, patron de la localité reconnu comme tel par le clergé et deux chapelles édifiées par des fidèles, l'une dédiée à São Pedro, patron des pêcheurs, l'autre à Santa Adelaide, sainte "populaire" décédée en 1929 dans la localité.

Par l'analyse des récits hagiographiques recueillis (fév-mars 2009 ; août 2010), on montrera la façon dont les mises à épreuves participent de la construction sociale de cette figure, en s'exerçant sur différents protagonistes : la sainte, son veuf, le voyant qui demande la translation de sa dépouille, la villageoise incrédule punie par la perte de sa raison…

On interrogera également les continuités et discontinuités entre les d'épreuves relatées dans ces récits et celles auxquelles se soumettent les fidèles dans les pratiques cultuelles (paiements de promesses, neuvaines, processions, par exemple) réalisées autour de la chapelle et du tombeau de la sainte