Paper short abstract:

Les modalités de participation politique et les rapports que certains groupes radicaux italiens organisent entre eux et avec les institutions étatiques, sont justement conditionnés par un imaginaire exotique, notamment zapatiste, qui comme une poétique de discours, fournit un support cohérent en mesure de donner un ordre et un sens compatibles avec les pratiques quotidiennes

Paper long abstract:

Ma réflexion sera ancrée sur l'ethnographie, dans une perspective d'étude de cas. J'interrogerais les relations entre théorie sociale et théorie militante à partir de mon travail sur la question de l'aspiration à « se constituer en société », de la part des mouvements altermondialistes. En Italie, les activistes sont animés du désir et de la nécessité de trouver de nouvelles formes de cohésion quotidienne et de mobilisation collective. En même temps, ils réagissent à un contexte d'individualités socialement et politiquement désamorcées en se dédiant, sur le plan national, à la création de communautés communiquant entre elles sous la forme de réseaux. A côté de l'action locale, et justement dans cette optique, ils entreprennent des voyages pour « aller apprendre » la cohésion communautaire dans des environnements qui sont supposés être communautaires par nature, c'est-à-dire ceux ruraux et « primitifs » notamment du Chiapas insurgé, au Mexique, édifiés, dans la littérature, selon les registres exotisants qui reproduisent l'Orientalisme décrit par Said (1978). La situation de proximité culturelle au sein de laquelle j'ai évolué fait que, par exemple, la plupart des personnes qui constituent les références culturelles de mes « enquêtés » sont en même temps des auteurs en sciences sociales. Ayant travaillé constamment parmi des communautés qui font de la réflexivité une de leurs raisons d'être, il n'a pas été immédiat de débrouiller l'ambiguïté entre la dimension emic et la dimension etic de la théorie sociale.