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Accepted Paper:

"Essuyer les larmes", un film de Rina Sherman 1h15, 2012  
Rina Sherman (k éditeur)

Paper short abstract:

Le film nous transporte au sein de la communauté Ovahimba au nord-ouest de la Namibie, au cœur d'un jeu passionnel entre une femme, son mari et son ami, et du procès qui les opposent, dont les conséquences risquent d'être dramatiques pour eux, pour leurs familles respectives et leur communauté.

Paper long abstract:

"Essuyer les larmes" nous transporte au sein de la communauté Ovahimba d'Etanga, un lieu-dit situé au nord-ouest de la Namibie.

Il nous plonge au cœur d'un jeu passionnel entre une femme, son mari et son amant, et du procès qui les opposent, dont les conséquences risquent d'être dramatiques tant pour eux que pour leurs familles respectives et leur communauté. Au centre de cet enjeu, il y a le bétail, la seule source de richesse dans la culture Ovahimba.

Au travers de leurs témoignages, les trois protagonistes nous livrent chacun sa propre version des événements qui ont bouleversé leurs vies. Puis, lors du procès de droit coutumier en plusieurs audiences qui suit, ils racontent cette relation passionnelle à trois vécue depuis plusieurs mois.

Ces audiences permettent aux anciens présents lors du procès de rappeler des coutumes en droit de mariage, droits des femmes et partage des bœufs. Ou encore aux autres hommes, plus jeunes, de se moquer ouvertement du mari cocu, de l'amant qui a perdu tout son troupeau pour l'amour d'une femme ou encore de l'épouse qui aura finalement risqué de perdre mari et amant.

Aussi, chaque témoignage propose sa propre interprétation des règles qui régissent le culte du bœuf : droit de succession, droit de prêt, droit de mariage, droit de « vol » .

Vuaanderua parle du bœuf n'a jamais été donné pour reconnaître la mort d'un de ses jumeaux, de celui que Kamboo lui avait prêté lorsque Kandanda avait « bu » tout leur cheptel, de ceux de sa dote qui seront dû par sa famille si elle devait se séparer officiellement de son mari.

Kamboo et Kandanda parlent aussi de ses bœufs-là, d'un autre point de vue, mais ils parlent surtout de ceux confisqués par Kandanda.

Pour Kamboo, l'amant, il s'agit pour certains des bœufs qu'il a confisqués d'une sanction justifiée et pour d'autres bœufs, d'un vol dont il serait victime. Et il est prêt à porter plainte auprès de la police nationale si la cour ne lui donne pas satisfaction ; c'est sa survie même qui est en jeu.

Pour Kandanda, le mari trompé, la loi est de son côté ; l'amant a été pris en flagrant délit, les anciens et les conseillers lui ont donné raison et il veut récupérer les bœufs de Kamboo et ne plus en entendre parler.

Ce cas d'adultère intéresse tout le monde. Les femmes, discrètes dans l'affaire, le suivent pourtant de près. Elles vivent dans une société polygame où les hommes peuvent avoir autant de femmes qu'ils peuvent se payer. En revanche, un homme pris en flagrant délit d'adultère chez une femme mariée, est sujet à de lourdes sanctions, naguère la mort, et, de nos jours, l'expropriation de tout son cheptel. Les hommes arrivent en grand nombre à Etanga. Car, si Kamboo a pu s'emparer de la belle Vuaanderua de Kandanda, rien n'empêcherait d'autres jeunes hommes de porter un regard sur leurs femmes. Ils veulent surtout éviter que cette affaire ne devienne un cas de jurisprudence !

A travers cette histoire tout à la fois tragique, poignante et drôle, ce sont les principaux usages de la culture Ovahimba qui se révèlent.

Panel W041
Regulating uncertainty: anthropological approaches to spaces of uncertainty in and of law [EN & FR]
  Session 1 Wednesday 11 July, 2012, -