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Accepted Paper:
Paper short abstract:
Les pactes d’alliance, de protection ou de colactation, sont tout aussi déterminants que les relations engendrées par le phalanstère de sang. L’importance de la colactation collective, très éloignée des prescriptions coraniques en matière de parenté de lait, interroge cette dimension 'pactuelle' de la parenté.
Paper long abstract:
L’importance des pactes au sein des sociétés berbères est déjà relevée par Ibn Khaldun, dans les Prolégomènes, lorsqu’il définit deux éléments inhérents et constitutifs de la société, les liens de parenté (nasab) et les pactes. Cette problématique d’une homologie entre relations de parenté de sang (principe généalogique qualifié de « communauté de sang ») et pactes établis entre groupes, a peu retenu l’attention des anthropologues au Maghreb. Pourtant, cette concordance de deux traits distinctifs des formations sociales berbérophones est conséquente puisque les pactes, d’alliance, de protection ou de colactation, ne sont pas moins déterminants que les relations engendrées par le phalanstère de sang.
L’instauration d’une relation de protection entre groupes aboutit à l’établissement de liens de parenté « électifs ». L’examen attentif de l’usage fait de ces différents rituels d’affiliation, qui instrumentalisent le sang (sacrifice sanglant) et le lait (colactation collective), éclaire les représentations et illustre la manière dont les individus perçoivent, caractérisent et utilisent la relation de parenté. L’importance de la colactation conduit à interroger cette dimension « pactuelle » de la parenté. Pactes et contrats sont les formes visibles de l’échange entre groupes. La force de cohésion qu’ils réalisent est tout aussi déterminante que les alliances matrimoniales. Mais l’anthropologie maghrébine post-coloniale a partiellement occulté l’incidence de ces formes de parenté choisies. La majorité des études consacrées à l’analyse des structures de la parenté a été aveuglée par « les liens du sang » et a rejeté le discours du groupe sur lui-même.
L’étude de la parenté de lait depuis les écrits pionniers de Soraya Altorki (1980), s’est orientée sur la position structurale de la parenté de lait face à la parenté consanguine et sur les changements de modalités d’adoption dans l’Islam. Or, ces interrogations ont été posées avec pour seul support les traités juridiques et les textes coraniques sans s’attacher à la description des pratiques et des représentations symboliques. À ce titre, l’examen de la théorie juridique du laban al-fahl, comparé aux données et observations faites dans le Sud-Est marocain permet d’illustrer une autre manière d’appréhender la parenté de lait.
Rethinking ritual kinship
Session 1